Mort de Rémi Fraisse : non-lieu en faveur du gendarme, le père déplore une «justice aux ordres»
- Avec AFP
Les juges chargés de l'instruction sur la mort de Rémi Fraisse en 2014 à Sivens (Tarn) ont délivré le 9 janvier une ordonnance de non-lieu en faveur du gendarme ayant tiré la grenade qui a tué le militant écologiste.
Le tribunal de Toulouse a décidé le 9 janvier de prononcer un non-lieu en faveur du gendarme auteur du tir à la grenade qui a provoqué la mort du militant écologiste Rémi Fraisse en 2014.
«L'ordonnance de non-lieu était inévitable car personne n'avait été mis en examen [dans cette affaire], donc ce n'est pas réellement une surprise», a commenté l'avocat du gendarme, Jean Tamalet. «Par ailleurs, le réquisitoire définitif [du parquet de Toulouse] réclamait un non-lieu en insistant sur les fruits de l'instruction qui concluaient à un épouvantable accident», a-t-il ajouté à l'AFP.
Mais pour Jean-Pierre Fraisse, le père du jeune militant, «la justice est aux ordres». «La raison d'Etat de deux gouvernements successifs a prévalu alors qu'il n'y avait aucune raison puisqu'il y a mort d'homme», a-t-il assuré.
Rémi Fraisse, âgé de 21 ans, avait succombé à l'explosion d'une grenade tirée par un gendarme lors d'affrontements sur le chantier de la retenue d'eau controversée de Sivens, le 26 octobre 2014. Le projet de barrage a depuis été abandonné, mais un autre, réduit de moitié, est à l'étude. Les «zadistes» qui occupaient le site en ont été délogés le 6 mars 2015.