Le Conseil constitutionnel valide l'élection de Manuel Valls malgré 66 votes irréguliers
Le Conseil constitutionnel a validé l'élection de Manuel Valls, dont la régularité était remise en cause par son opposante de La France insoumise, rapportant que seuls 66 votes sur les 141 contestés avaient été «irrégulièrement exprimés».
Yves Claisse, avocat de Manuel Valls, a annoncé ce 8 décembre que les sages du Conseil constitutionnel avaient finalement confirmé la validité de l'élection de l'ancien Premier ministre en tant que député de l'Essonne le 19 juin dernier. Avec 139 voix d'avance, il l'avait emporté sur sa concurrente de La France insoumise, Farida Amrani, qui avait immédiatement dénoncé une fraude.
Finalement, le Conseil constitutionnel a estimé que les éléments soulevés par le camp de Farida Amrani n'étaient pas suffisants pour justifier l'annulation de l'élection. Celle-ci mettait en avant plusieurs faits suspects à ses yeux, dont des différences de signatures de certains électeurs entre le premier et le second tour et des signatures repassées au stylo sur leur esquisse au crayon sur les listes d'émargement.
Farida Amrani et ses avocats contestaient ainsi la validité de 141 suffrages. Si 66 votes «correspondant à des différences de signature significatives doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés», ce n'est pas le cas des autres, selon les neuf Sages. «Ces suffrages irréguliers restant en nombre inférieur à l’écart de voix entre les deux candidats du second tour, cette irrégularité ne saurait conduire à l’annulation des opérations électorales», tranche-t-il.
Hervé Tourniquet, l'avocat de Farida Amrani, avait également relevé «23 nouvelles inscriptions entre les deux tours dans un seul et unique bureau de vote» dans une commune de la circonscription.
La campagne législative dans cette première circonscription de l'Essonne s'était déroulée dans un climat de très vives tensions. Manuel Valls avait accusé Farida Amrani d'entretenir «des liens avec l'islam politique, voire avec les islamistes» et avait dénoncé le soutien que lui avait apporté Dieudonné.
Cette mise en cause de l'élection n'empêche pas Manuel Valls de siéger à l'Assemblée nationale, où il exerce depuis l'été son quatrième mandat de député, cette fois-ci apparenté à La République en marche. Cible régulière des attaques de La France insoumise, il ne se prive que rarement de qualifier le parti de Jean-Luc Mélenchon d'«islamo-gauchiste».
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