L'Académie française va mener d'ici à 2018 une «féminisation respectueuse» de la langue française
- Avec AFP
L'académicienne Hélène Carrère d'Encausse, sollicitée par le Premier Président de la cour, Bertrand Louvel, a donné son avis sur la féminisation des fonctions et professions. Elle souhaite mettre en place «une féminisation respectueuse de la langue».
Les académiciens vont «entreprendre d'ici la fin de l'année une réflexion» en vue d'une «féminisation respectueuse» de la langue française, a annoncé le secrétaire perpétuel de l'Académie Hélène Carrère d'Encausse, dans un courrier rendu public par la Cour de cassation sur son site internet.
«L'Académie française se propose de mettre en lumière les enjeux et les modalités d'une féminisation respectueuse de notre langue et qui s'inscrive dans la continuité de son histoire», écrit Hélène Carrère d'Encausse, en réponse au Premier Président de la cour, Bertrand Louvel.
Il avait sollicité son avis, constatant que la féminisation des professions «s'étend» au sein de la fonction publique et du corps judiciaire.
L'académicienne écrit : «Mes confrères se sont accordés à reconnaître que l'ampleur de ces changements appelle une clarification et une harmonisation qu'il revient à notre compagnie de mener à bien.»
Il s'agit, selon le secrétaire perpétuel, de «voir comment notre langue peut prendre en compte les changements intervenus dans la société au cours des vingt dernières années et de répondre aux aspirations légitimes de nos concitoyennes».
Le 22 novembre, le Premier ministre Edouard Philippe avait émis une circulaire bannissant l'écriture inclusive des textes officiels. Il appelait également à la féminisation des fonctions citées dans ces écrits. «Les textes qui désignent la personne titulaire de la fonction en cause doivent être accordés au genre de cette personne», avait demandé Edouard Philippe. Par exemple, «la ministre», «la secrétaire générale», «la directrice». Il avait insisté pour que l'ensemble des fonctions «tenues par une femme doit être systématiquement féminisé».
Fin octobre, l’Académie française avait qualifié, dans une «mise en garde», de «péril mortel» pour la langue française l'écriture dite «inclusive», qui consiste à ajouter des suffixes séparés par des points aux substantifs pour les féminiser (par exemple : les étudiant.e.s concerné.e.s).
Selon l'Académie française, cette forme d'écriture «aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l'illisibilité».