Bonbonnes de gaz à Paris : trois suspects mis en examen par un juge antiterroriste et écroués
- Avec AFP
Trois hommes, dont deux fichés pour radicalisation islamiste, présentés le 6 octobre à un juge antiterroriste dans l'enquête sur les bonbonnes de gaz retrouvées à Paris, ont été mis en examen et placés en détention provisoire.
Interpellés le soir du 1er octobre après une tentative d'attentat dans le XVIe arrondissement de Paris, Amine A., son cousin Sami B., et Aymen B., âgés de 28 à 30 ans, ont été mis en examen le 6 octobre par un juge antiterroriste, notamment pour «tentative d'assassinat en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste» et écroués, conformément aux réquisitions du parquet de Paris, selon une source judiciaire citée le 7 octobre par l'AFP.
Trois membres de leur entourage, également placés en garde à vue les 2 et 4 octobre, ont pour leur part été relâchés, sans poursuite à ce stade.
Bonbonnes de gaz découvertes à Paris : un des interpellés était fiché pour radicalisation https://t.co/aMiS60efEL
— RT France (@RTenfrancais) 3 octobre 2017
«Les conséquences humaines et matérielles auraient pu être dramatiques, sans que l'on sache à ce stade les raisons pour lesquelles cet immeuble a pu être pris pour cible», avait déclaré le 5 octobre le procureur de la République de Paris, François Molins, lors d'un point-presse.
Dans la nuit 29 au 30 septembre, un habitant avait donné l'alerte après avoir découvert, «peu avant 4h», quatre bonbonnes de gaz surmontées d'un dispositif de mise à feu électrique par téléphone, autour desquelles avait été versée beaucoup d'essence, au rez-de chaussée de son immeuble du XVIe arrondissement, un quartier aisé de la capitale.
Pour une raison inconnue, trois appels n'ont pas réussi à déclencher le dispositif. Le mode opératoire et l'ADN d'Aymen B., identifié sur les lieux, ont mis les enquêteurs sur la piste du trio.
Né à Paris, cet homme de 29 ans, était fiché S depuis juillet 2016 «en raison d'un prosélytisme pro-Daesh», selon le procureur, et connu pour être en contact avec Amine A., 30 ans, également fiché S. Ce natif des Ulis (Essonne), «était pour sa part connu pour avoir été placé en garde à vue le 26 mars 2013 dans le dossier bien connu Forsane Alizza», du nom d'un groupuscule islamiste radical dissout en 2012 par les autorités françaises, selon François Molins.
Quant à Sami B., le cousin de 28 ans d'Aymen B. avec qui il avait de nombreux contacts téléphoniques, les policiers ont retrouvé du matériel correspondant au dispositif à son domicile.
En septembre 2016, cinq bonbonnes de gaz, cette fois sans dispositif de mise à feu, avaient été découvertes dans une voiture à Paris, non loin de la cathédrale Notre-Dame. Un commando de femmes, téléguidé depuis la Syrie par Daesh, avait été arrêté.