Attentat déjoué à Paris ? «Nous sommes toujours en état de guerre», estime Gérard Collomb
- Avec AFP
La découverte de bonbonnes de gaz et d'un dispositif de mise en feu ont mené à l'interpellation de cinq personnes à Paris. Le ministre de l'Intérieur a confirmé que le principal suspect était fiché pour ses liens avec la mouvance islamiste radicale.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête antiterroriste après la découverte dans la nuit du 29 au 30 septembre de quatre bonbonnes de gaz et d'un dispositif de mise à feu, dans le hall et à l'extérieur d'un immeuble du XVIe arrondissement de la capitale, selon des sources proches de l'enquête citées par l'AFP.
La police a découvert deux bonbonnes de gaz dans le hall de cet immeuble du quartier de la porte d'Auteuil et deux autres sur le trottoir, selon ces sources qui confirmaient une information du Point. Les enquêteurs ont retrouvé la présence d'hydrocarbures autour de bonbonnes ainsi qu'un téléphone portable avec des fils aux extrémités, s'apparentant à «un dispositif de mise à feu», selon ces deux sources.
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«Les bonbonnes, l'essence, le dispositif de mise à feu, tout cela montre quelque chose de sophistiqué, d'abouti», a relevé la source proche de l'enquête. Plusieurs tentatives de déclenchement de cet engin explosif artisanal auraient été commandées à distance à l'aide d'un téléphone, en vain, selon le Point.
Cinq personnes ont été interpelées dans le cadre de l'enquête, dont un homme, présenté comme le principal suspect de cette affaire. Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, a confirmé le 3 octobre que l'individu était fiché pour radicalisation et figurait au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Le ministre n'a en revanche pas confirmé les affirmations du Point, selon lesquelles il y aurait eu plusieurs tentatives de mise à feu.
Collomb : «Nous sommes toujours en état de guerre»
La cible, un immeuble d'habitation dans un quartier calme de la capitale, interroge toutefois les enquêteurs. «Est-ce que faire sauter un immeuble dans un quartier chic de Paris, c'était pas un signe que personne n'est en tranquillité et que cela ne se passe pas simplement dans la banlieue et les quartiers un peu populaires mais que cela peut se passer partout en France ?», s'est demandé Gérard Collomb.
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«Nous sommes toujours en état de guerre», a-t-il martelé, alors que l'Assemblée nationale devrait approuver avec une large majorité le 3 octobre le projet de loi antiterroriste, destiné à renforcer l'arsenal législatif après la levée de l'état d'urgence au 1er novembre.
Des habitants surpris d'être pris pour cible
Dans le quartier où ont été découvertes les bonbonnes, les questions sont tout aussi nombreuses. «C'est une chance inouïe [que les bonbonnes n'aient pas explosé]», a déclaré à l'AFP une voisine de l'immeuble, qui assure ne pas avoir dormi depuis cette découverte. «Pourquoi cet immeuble ? Pourquoi pas cet immeuble ? Pourquoi ? Et bien parce que ça n'arrive pas qu'aux autres», estime-t-elle, en invoquant la «loi de la fatalité».
«Evidemment ça m'étonne [que ce soit passé ici], c'est un quartier très calme», souligne Alain, un habitant de l'immeuble visé. «Il y avait de l'essence qui avait été répandue sur tous les escaliers», raconte-t-il encore, ajoutant que tout avait été fait «pour que tout saute».
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La France est touchée depuis janvier 2015 par une série d'attentats djihadistes qui ont fait 241 morts. La dernière attaque en date s'est déroulée le 1er octobre, lorsqu'un homme a poignardé deux cousines de 20 ans, aux cris d'«Allah Akbar», sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille avant d'être abattu par une patrouille de militaires de l'opération Sentinelle, une attaque revendiquée par le groupe terroriste Daesh.