Contre la répression ou favorables aux Etats-nations, les politiques se divisent sur la Catalogne
Sans se montrer favorable à l'indépendance de la Catalogne, une partie de la gauche française a fermement critiqué la violence employée par l'Etat espagnol pour interdire le référendum. La droite s'inquiète surtout de la pérennité des Etats-nations.
Le déroulement du référendum sur l'indépendance de la Catalogne, ce 1er octobre, divise profondément la classe politique française. Si peu de ses membres se disent ouvertement favorables à l'indépendance de la région, les réactions sont loin d'être uniformes.
«L'Espagne est forte lorsqu'elle est unie. Moi, je suis toujours très inquiet des divisions des Etats-nations», a par exemple expliqué Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblé nationale, sur la chaîne CNews.
Un point de vue que partage le sénateur LR Philippe Bas, qui s'est déclaré profondément hostile au référendum, estimant que la fin des grandes nations européennes représenterait «la mort de l'Europe-puissance et le déclin».
Profondément hostile au #référendum en #Catalogne: la fin des grandes nations européennes, c'est la mort de l'Europe-puissance et le déclin!
— Philippe Bas (@BasPhilippe) 1 octobre 2017
Florian Philippot, qui vient de transformer son mouvement Les Patriotes en parti politique, se tient sur la même ligne, soutenant les Etats-nations contre les «baronnies» d'un côté et l'UE de l'autre.
Soutien à l’unité des Etats-Nations, menacée par les baronnies en bas et par l’UE en haut, les deux avançant main dans la main... #Catalogne
— Florian Philippot (@f_philippot) 1 octobre 2017
Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Front national (FN) a pour sa part critiqué la politique de l'UE qui pousserait, selon lui, à des revendications régionalistes et mettrait ainsi en danger les Etats.
La pol. de l'UE=revendications régionalistes de + en + nombreuses,qui mettent les États mbres ds des situations intenables #Catalogne
— Sébastien Chenu (@sebchenu) 1 octobre 2017
Le maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, a pour sa part expliqué ne pas comprendre que la Catalogne veuille se détacher de l'Espagne. «J'ai du mal sur le plan affectif et sur le plan intellectuel», a-t-elle confié au Parisien. «Ce désir d'indépendance est pour moi quelque chose de très dangereux pour l'Espagne et même pour l'Europe», a-t-elle affirmé.
François de Rugy, le président La République en marche (LREM) de l'Assemblée nationale a de son côté tenu des propos tout en mesure. «Je ne vais pas m'immiscer dans le différend [...] il ne faut pas chercher à savoir qui a tort, qui a raison, il faut trouver une solution de compromis», a-t-il conseillé sur France 3.
Catalogne : il ne faut pas chercher qui a tort ou qui a raison, il faut trouver une solution. Il faut négocier. #Dimancheenpolitique
— François de Rugy (@FdeRugy) 1 octobre 2017
Mélenchon : «La nation ne peut être une camisole de force»
A gauche, on s'exprime davantage sur la manière dont s'est déroulé le vote, plutôt que sur la possible indépendance de la Catalogne.
Voix dissonante au sein du Parti socialiste (PS), Gérard Filoche a toutefois tweeté : «Halte a la répression contre le droit légitime à l'autodétermination des peuples.»
halte a la repression contre le droit légitime à l'autodétermination des peuples
— Gerard Filoche (@gerardfiloche) 1 octobre 2017
Fondateur du mouvement du 1er Juillet, Benoît Hamon s'est pour sa part ému de la violence dont a fait preuve le gouvernement espagnol pour empêcher les gens de voter.
Au cœur de l'Europe, ces images de violences pour empêcher les gens de VOTER en #Catalogne sont lourdes de sens et de menaces.
— Benoît Hamon (@benoithamon) 1 octobre 2017
Tout comme le député de La France insoumise (LFI) Alexis Corbière, très critique envers le gouvernement de Mariano Rajoy et des méthodes qu'il utilise pour empêcher la tenue du scrutin.
La violence du gouvernement Rajoy contre le référendum en Catalogne est inacceptable. https://t.co/lDytDnIAcr
— Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) 1 octobre 2017
«L'Etat espagnol perd son sang-froid. La nation ne peut être une camisole de force», résume Jean-Luc Mélenchon, député LFI des Bouche du Rhône.
L'État espagnol perd son sang-froid. La nation ne peut être une camisole de force. #Catalogne
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 1 octobre 2017