L'insoumise Danièle Obono cite la Bible à l'Assemblée afin de fustiger la loi antiterroriste (VIDEO)
Alors que la loi antiterroriste passe l'examen de l'Assemblée, la députée insoumise a voulu démontrer l'insanité d'un article prévoyant la fermeture de lieux de culte pour propos violents, en invoquant un passage sanglant de l'Ancien Testament.
Le débat parlementaire a pris des tours de controverse théologique au petit matin du 26 septembre 2017 à l'Assemblée, dans un hémicycle clairsemé. La députée de La France insoumise (LFI) Danièle Obono a en effet entrepris de citer un passage de l'Ancien Testament, attribué à Dieu s'adressant au roi Saul, via le prophète Samuel : «Maintenant, va les attaquer [le peuple d’Amalek] et voue-les moi en les exterminant totalement avec tout ce qui leur appartient. Sois sans pitié et fais périr hommes et femmes, enfants et bébés, bœufs, moutons, chèvres, chameaux et ânes.»
Pendant que Jean-Luc Mélenchon peaufine son image d'opposant principal et de recours à Emmanuel Macron, avec même l'aide de ce dernier, les députés LFI assurent l'animation à l'Assemblée nationale. La députée Danièle Obono, proche du Parti des indigènes de la République (PIR), a donc attaqué le projet de loi antiterroriste, et plus particulièrement son article 2. Celui-ci prévoit que les préfets pourront faire fermer un lieu de culte pour une période allant jusqu'à six mois en raison d'écrits, de propos tenus ou encore même d'«idées» ou de «théories» prônant la violence.
Il y a "des idées extrêmement violentes" dans "les livres de n'importe quelle religion" : @Deputee_Obono cite l'Ancien testament. #DirectANpic.twitter.com/DqBDN1jq6S
— LCP (@LCP) 26 septembre 2017
La députée y a vu une injustice, soulignant que les mosquées ne pouvaient être les seuls lieux à surveiller (bien que le projet de loi ne cible pas spécifiquement les mosquées). «Si on ouvre un livre de n'importe quelle religion, on peut trouver des idées et théories extrêmement violentes», a-t-elle fait valoir. «J'imagine que n'importe quel prêtre officiant d'une église [...] favoriserait là une forme de radicalisation», a-t-elle ajouté, après avoir cité le passage religieux sur l'appel biblique au massacre. Pour mémoire, les livres de Samuel ne relèvent pas que de la religion chrétienne, mais font aussi partie de la Torah et sont donc dans les synagogues.