Expulsé du Sénégal pour «menace grave à l'ordre public», Kémi Séba est arrivé en France
- Avec AFP
Le polémiste français d'origine béninoise Kémi Séba, expulsé le 6 septembre du Sénégal pour «menace grave à l'ordre public» après avoir brûlé un billet de banque, est arrivé en France le 7 septembre.
Kemi Seba a atterri le 7 septembre au matin à l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), où un comité d'accueil d'une vingtaine de personnes l'attendait après son expulsion du Sénégal.
Militant de la cause noire plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale, Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, avait brûlé publiquement le mois dernier un billet de 5 000 francs CFA (7,6 euros) pour protester contre la «Françafrique».
Agé de 35 ans, l'ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule jugé antisémite en France et dissout en 2006, avait été interpellé à son domicile dans la capitale sénégalaise, le 25 août, après ce coup d'éclat.
Après avoir passé cinq jours en détention préventive, Kémi Séba, ainsi qu'un membre de son mouvement, Urgences panafricanistes, accusé d'être son complice pour le motif qu'il lui avait fourni un briquet, avaient été relaxés le 29 août par la chambre des flagrants délits du tribunal de première instance de Dakar.
Kemi Seba expulsé du Senegal car il critique des président africains et organise des manif'. Encore une hérésie gouvernementale de plus ! pic.twitter.com/CEaZyC8sk5
— Abdoulaye Niass (@Abdniass) 6 septembre 2017
Le parquet de Dakar a fait appel de ce jugement et Kémi Séba devait être rejugé à une date qui n'a pas été annoncée, selon une source judiciaire citée par l'AFP.
«Un procédé tout à fait arbitraire»
Dans un communiqué conjoint, trois ONG — la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) et Amnesty International Sénégal — s'étaient dites «surprises» par la décision d'expulser Kémi Séba.
Ces trois associations «dénoncent ce procédé tout à fait arbitraire qui viole le droit au recours prévu pour les personnes visées par des arrêtés d'expulsion». Elle avaient demandé au gouvernement de «surseoir» à l'expulsion de Kémi Séba.
Le franc CFA est-il une survivance désuète de la #Françafrique ?
— RT France (@RTenfrancais) September 1, 2017
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Installé au Sénégal après plusieurs démêlés judiciaires en France, Kémi Séba mène depuis quelques années une fronde contre le franc CFA, monnaie garantie par le Trésor français et rattachée à l'euro par une parité fixe.
Il estime que ce moyen de paiement avantage la France, ancienne puissance coloniale, et nuit aux intérêts des 14 pays africains dans lesquels il est utilisé.