Théorie de la relativité ? Varsovie accuse Macron d'introduire... le protectionnisme dans l'UE
A l'heure où les opposants à la réforme du code du travail s'apprêtent à battre le pavé en France, accusant le gouvernement d'adopter des mesures ultralibérales, le Premier ministre polonais a attaqué Emmanuel Macron sous un angle différent.
Nouvel épisode dans le cadre de la querelle entre Paris et Varsovie au sujet du travail détaché. Le Premier ministre polonais Beata Szydlo, citée le 6 septembre par l'AFP, a frontalement attaqué Emmanuel Macron, lançant : «Cela m'inquiète beaucoup que le président français sape en ce moment les piliers de l'Union européenne et tente d'y introduire le protectionnisme, en heurtant le marché libre et la circulation des personnes et des services.»
«Ce sont là des signes inquiétants. Je pense qu'on en arrive à un moment où au moins une partie des dirigeants de l'UE doivent répondre à la question de savoir s'ils tiennent à l'unité [...] ou si certains de ces dirigeants veulent diviser l'UE», a-t-elle encore déclaré.
Ce n'est pas la première passe d'armes entre les deux dirigeants, puisqu'Emmanuel Macron avait accusé la Pologne, qui s'oppose à la modification de la directive européenne des travailleurs détachés, de se mettre «en marge» de l'Union européenne. Beata Szydlo avait répondu du tac au tac, attribuant les propos du chef d'Etat à de l'«arrogance» et de l'«inexpérience».
Emmanuel #Macron fustige la #Pologne, «arrogance» et «inexpérience», rétorque Beata Szydlo
— RT France (@RTenfrancais) 25 août 2017
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La Pologne estime qu'une réforme de la directive sur le travail détaché rendrait difficile le travail à l'étranger de centaines de milliers de Polonais, en en augmentant le coût. Paris milite de son côté pour une modification de la directive européenne concernant le détachement de travailleurs.
Les déclarations du Premier ministre polonais surviennent alors que des manifestations sont prévues en France contre la réforme du code du travail par ordonnances, entamée par le gouvernement d'Emmanuel Macron et dont certains de ses détracteurs dénoncent le caractère ultralibéral, inspiré par Bruxelles.