Le Sénat débat d’une proposition de loi pour autoriser le travail des salariés le 1er mai

Le Sénat débat d’une proposition de loi pour autoriser le travail des salariés le 1er mai© Getty Images
Le Sénat [image d'illustration].
Suivez RT en français surTelegram

Le Sénat examine une proposition de loi pour permettre aux salariés des boulangeries, fleuristes et autres commerces de proximité de travailler le 1er mai, sur la base du volontariat et avec double rémunération. Soutenue par le gouvernement et le patronat, elle vise à clarifier un flou juridique, mais est critiquée par les syndicats et la gauche.

Le 3 juillet 2025, le Sénat français examine une proposition de loi visant à autoriser certains salariés, notamment ceux des boulangeries et les fleuristes, à travailler le 1er mai, jour férié et chômé emblématique de la Fête du Travail.

Portée par les sénateurs centristes Hervé Marseille et Annick Billon, cette initiative, soutenue par le gouvernement, suscite un vif débat entre pragmatisme économique et défense des droits sociaux. L’origine de cette proposition remonte à avril 2025, lorsque des boulangers, notamment en Vendée, ont dénoncé des contrôles inopinés de l’Inspection du travail.

Une mesure qui ne fait pas consensus

Ces artisans, autorisés à ouvrir leurs commerces le 1er mai, ont été sanctionnés pour avoir fait travailler leurs salariés, une pratique interdite en raison du caractère chômé de ce jour. La législation actuelle, floue, n’autorise le travail ce jour-là que pour les secteurs où l’activité ne peut être interrompue, comme les transports ou les hôpitaux.

Une décision de la Cour de cassation de 2006 a rendu caduque une dérogation datant de 1986, accentuant l’insécurité juridique pour les boulangers et fleuristes, pour qui le 1er mai représente une journée clé en termes de chiffre d’affaires. Le texte, amendé en commission, cible désormais spécifiquement les « commerces de bouche de proximité » (boulangeries, pâtisseries, boucheries), les activités liées à la tradition du 1er mai (fleuristes pour la vente de muguet) et les établissements culturels (cinémas, théâtres).

Il stipule que le travail serait basé sur le volontariat, avec une rémunération doublée, conformément aux règles des autres dérogations. Pour les sénateurs centristes, il s’agit de « sécuriser le droit » et d’éviter des situations absurdes, comme l’autorisation des vendeurs de muguet à la sauvette tandis que les fleuristes professionnels restent fermés.

Le rapporteur Olivier Henno (UDI) insiste : « Si on ne fait rien, on risque des aberrations. » Cependant, cette initiative rencontre une forte opposition de la gauche et des syndicats. Dans un communiqué intersyndical (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU), ces derniers appellent à rejeter le texte, dénonçant une atteinte à « 100 ans d’histoire de lutte sociale ».

La sénatrice socialiste Monique Lubin fustige une « nouvelle brèche dans le droit du travail », tandis que les communistes ont déposé une motion de rejet préalable. Pour eux, assouplir les règles du 1er mai, seul jour férié obligatoirement chômé, risque de banaliser cette journée symbolique. Le patronat, en revanche, soutient la mesure. La Fédération française des artisans fleuristes (FFAF) et la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie saluent une réforme répondant à leurs revendications de longue date. 

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix