François Lecointre critique-t-il à son tour les coupes dans le budget de la Défense ?
Le général François Lecointre, chef d'état-major des armées, a mis en garde le 5 septembre contre les «réflexes de régulation budgétaire sauvage» dans le secteur de la défense, quelques mois après la démission tonitruante de son prédécesseur.
«Une armée est un gros paquebot, on ne construit pas et on ne reconstruit pas un appareil militaire en deux coups de cuillère à pot», a déclaré le chef d'état-major des armées françaises François Lecointre, à l'université d'été de la Défense qui se tenait à Toulon en compagnie de la ministre des Armées ainsi que de nombreux généraux et parlementaires.
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«Les réflexes de régulation budgétaire sauvage viennent trop souvent, malheureusement, détruire le travail de cohérence qui est effectué dans le cadre de l'élaboration de la loi de programmation militaire et des lois de finances initiales», a-t-il ajouté.
Qu'on ne prétende pas atteindre l'inatteignable
Lors de son intervention, le chef d'état-major des armées est entre autres revenu sur la réforme du financement des opérations extérieures. En 2017, les armées devront en effet assumer le surcoût des opérations extérieures, d'environ 850 millions d'euros, jusqu'ici réparti entre les autres ministères au nom de l'effort collectif de défense. Si leur budget reste inchangé par rapport à celui de l'année précédente, les armées disposeront alors réellement de 850 millions d'euros de crédits en moins pour leurs programmes d'équipement.
«Qu'on ne prétende pas atteindre l'inatteignable, qui sera extrêmement dangereux, c’est-à-dire "le ministère des Armées, quoi qu'il arrive, prendra sous enveloppe la totalité des dépenses des opérations extérieures"», a-t-il assuré.
Qui est le général #Lecointre, nouveau chef d'état-major nommé par @EmmanuelMacron ?
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«Un complément de solidarité interministériel [...] est extrêmement important pour montrer que ce ne sont pas les armées qui décident de leurs engagements mais que c'est bien un engagement des armées de la France qui est voulu par le gouvernement, le président, et qui est validé par le Parlement», a précisé le général Lecointre.
L'ombre du général démissionnaire de Villiers
La réduction annoncée du budget de la défense pour 2017 a provoqué une grave crise entre l'exécutif et l'armée, après que les critiques du général Pierre de Villiers, prononcées à huis-clos lors d'une commission Défense à l'Assemblée, ont été rendues publiques. Devant l'inflexibilité d'Emmanuel Macron, Pierre de Villiers a démissionné avec fracas en juillet.
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Néanmoins, le chef de l'Etat a déclaré le 31 août dans un entretien au Point ne «pas avoir de regret» et «assumer totalement» cet épisode, qu'il a qualifié de «tempête dans un verre d'eau».
Il a réaffirmé son engagement à respecter sa promesse de campagne consistant à porter l'effort de défense à 2% du produit intérieur brut en 2025 (une exigence voulue par l'OTAN), soit approximativement un budget de 50 milliards d'euros contre 32,4 en 2017. Une première hausse de 1,8 milliard d'euros des crédits devrait avoir lieu en 2018.
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