Une pétition contre le statut de première dame de Brigitte Macron frôle les 150 000 signatures
Alors que l'Elysée planche sur un texte permettant d'officialiser la fonction de première dame, dont Brigitte Macron pourrait être la première bénéficiaire, une pétition tente de faire échouer ce projet jugé coûteux et inutile.
L'annonce de la création d'un statut pour la femme du président de la République fait beaucoup réagir, notamment sur internet où une pétition circule depuis deux semaines. Lancée à l'initiative de Thierry Paul Valette, qui se présente comme artiste-peintre, elle vient de dépasser les 144 000 signatures sur le site Change.org.
Dénonçant la mise en place d'un cabinet spécial avec des fonds propres alloués, le texte de la pétition entend également empêcher que Brigitte Macron puisse bénéficier de collaborateurs, de chauffeurs et d'une protection rapprochée, etc. Son auteur souligne que, parallèlement à ce déploiement de nouveaux moyens, le président de la République Emmanuel Macron demande des économies parfois drastiques à plusieurs administrations, ainsi qu'aux collectivités locales. Il s'agirait donc d'un «problème de conscience nationale». «Nous dénonçons farouchement toutes les attaques sexistes envers Brigitte Macron et nous ne remettons nullement en cause ses compétences», assure le texte.
En projet à l'Elysée, le statut de la compagne du président, qui bénéficiait jusqu'alors d'un relatif vide juridique, sera bientôt codifié et budgété. Brigitte Macron, première bénéficiaire de cette mesure, pourrait alors devenir une collaboratrice, avoir sa propre équipe et son propre budget pour mener à bien des activités publiques, en rapport avec la charge du président.
Au cours des débats houleux à l'Assemblé nationale sur la moralisation de la vie politique, notamment sur l'emploi de collaborateurs familiaux, le groupe de La France Insoumise (LFI) avait dénoncé ces prérogatives accordées à Brigitte Macron. Comme le notait le député Ugo Bernalicis, cette dernière se verrait attribuer des moyens publics et financiers considérables «alors qu'elle n'a été élue par personne».
De son côté, le ministre de la Justice, Nicole Belloubet, avait rappelé qu'Emmanuel Macron s'était prononcé pour «une plus grande transparence sur le rôle et les moyens mis à la disposition» du conjoint du chef de l'Etat. Mais le ministre avait jugé que le projet de loi en discussion n'était «pas un véhicule approprié pour définir ce statut».