La déclaration de patrimoine de Pénicaud n'a pas été publiée, contrairement à ce qu'affirme Castaner
Monté en première ligne pour défendre la ministre du Travail, en pleine polémique sur les gains perçus quand elle était DRH de Danone, le porte-parole du gouvernement a assuré que sa déclaration de patrimoine avait été publiée. Et pourtant...
Le 28 juillet, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, assurait que la ministre du Travail avait publié sa déclaration de patrimoine. Question de transparence. Pourtant, sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le patrimoine de Muriel Pénicaud est aux abonnés absents, en date du 31 juillet.
«Publication à venir», peut-on lire dans l'espace dédié. La déclaration d'intérêts de la ministre a pour sa part bien été publiée, comme le déclarait Christophe Castaner.
«[Les bénéfices perçus par Muriel Pénicaud en 2013] ne sont pas des révélations, parce qu'on applique la transparence. La transparence fait que Madame la ministre a publié sa déclaration de patrimoine, elle a publié sa déclaration d’intérêts et que vous verrez que toutes les évolutions de son patrimoine seront non seulement dans la transparence mais en plus rendues publiques, parce que c’est le bon usage des institutions», avait asséné le porte-parole du gouvernement le 28 juillet en conférence de presse.
Révélations ?
Si Christophe Castaner sous-entend que la plus-value de 1 129 034 euros réalisée en 2013 par la ministre grâce à la vente de ses stock-options, révélée par L'Humanité, ne constitue pas une «révélation», il semble pourtant que l'information n'avait pas été rendue publique auparavant.
Car elle n'apparaît pas dans sa déclaration d'intérêts, consultable sur le site de la HATVP. Pour l'année 2013, Muriel Pénicaud a déclaré 1 144 924 euros de rémunération ou gratification de son employeur, Danone. Ce qui signifie que si les revenus provenant de la vente de ses stock-options étaient inclus dans ce montant, sa rémunération pour l'ensemble de l'année 2013 s'élèverait 15 890 euros, soit 1 144 924 euros moins 1 129 034 euros, un salaire à peine supérieur au SMIC...
Un million d'euros de plus-value ? Muriel #Penicaud n'a pas fait une bonne affaire, selon #Castaner
— RT France (@RTenfrancais) 28 juillet 2017
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Contactée par RT France, la conseillère presse et communication de la ministre du Travail, explique que la déclaration d'intérêts «ne concerne que les rémunérations», à savoir salaires, primes, bonus, intéressements et participations. Elle exclut donc la plus-value sur les stock-options, qui se retrouvera dans la déclaration de patrimoine : «Dans le cadre de son patrimoine, il y a une partie qui est le produit des stock-options moins les impôts qu'elle a payé dessus.»
Ces données n'étant pas encore disponibles, l'information est pour l'heure invérifiable. Interrogée par nos soins, la HATVP précise que les déclarations de patrimoine sont, en général, longues à traiter et sont publiées dans un délai de quatre mois après leur réception.
Seule certitude, les juteux bénéfices perçus par Muriel Pénicaud constituent bel et bien une révélation de L'Humanité, étant donné qu'ils n'apparaissent à l'heure actuelle toujours nulle part...
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