Le gouvernement présente son «plan migrants» et annonce 12 500 nouvelles places d'hébergement
- Avec AFP
La question des migrants, toujours brûlante, a été abordée en conseil des ministres le 12 juillet. Le chef du gouvernement Edouard Philippe a dévoilé son plan d'action, avec notamment un raccourcissement des délais d'examen des demandes d'asile.
Le gouvernement d'Edouard Philippe a décidé de s'attaquer à l'épineuse crise migratoire. «Notre objectif est de réduire considérablement les délais de traitement d'une demande [d'asile]», a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe ce 12 juillet 2017, lors d'une conférence de presse de présentation d'un plan d'action gouvernemental. Un projet de loi dans ce sens sera présenté en septembre 2017, afin notamment de réduire le délai actuel de sept à quatre semaines.
Le chef du gouvernement a en outre promis que les candidats à l'immigration déboutés du droit d'asile feraient systématiquement l'objet d'une mesure d'éloignement.
Il ne sera pas possible d’accueillir la totalité des migrants économiques dans notre pays
En 2016, toujours selon Edouard Philippe, moins de 25 000 personnes ont quitté le territoire sur 31 000 obligations prononcées. «Nous devons améliorer ces chiffres qui ne sont pas satisfaisants», a-t-il martelé, avant d'ajouter : «Nous devons faire en sorte que les migrants économiques comprennent qu'il ne sera pas possible d’accueillir la totalité des migrants économiques dans notre pays.»
Fermeté, mais augmentation des capacités d'accueil
Edouard Philippe veut en outre que l'Etat fasse plus d'efforts sur l'hébergement des migrants. «Nous ne sommes pas à la hauteur de ce que doit être la France», a-t-il assuré. Au total, 4 000 places d'accueil doivent ainsi être créées en 2018 pour les demandeurs d'asile et 3 500 en 2019. Par ailleurs, 5 000 places seront créées au cours de la même période pour aider les réfugiés à accéder au logement, toujours selon le Premier ministre. «On sait qu'actuellement 40% des demandeurs d'asile n'ont pas accès à l'hébergement que nous leur proposons, une fois qu'ils sont effectivement demandeurs d'asile», a-t-il déploré.
La pression migratoire qui pèse sur l'Europe ne faiblit pas. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 100 000 migrants sont parvenus à traverser la Méditerranée depuis le début de l'année 2017. Et les conditions météoroligiques estivales pourraient accentuer le mouvement.
L'Italie, l'un des principaux points d'entrée, multiplie ces temps-ci les appels à l'aide, exhortant ses partenaires européens à apporter une contribution concrète pour tenter d'endiguer les départs vers l'Europe de migrants et de mieux répartir sur le continent les demandeurs d'asile.
Les identitaires dépêchent un navire contre l'immigration en Méditerranée, les ONG inquièteshttps://t.co/wp3ECbsOwTpic.twitter.com/cXH6O8dAAy
— RT France (@RTenfrancais) 12 juillet 2017
En France, alors que de nouveaux camps de migrants, plus isolés et discrets, se constituent, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb a récemment durci le ton. «Il n'y aura pas de centre ouvert ici [pour les migrants car] à chaque fois qu'on a construit un centre, il y a eu appel d'air», a ainsi lancé le ministre à Calais le 23 juin dernier. Et d'ajouter : «Pour avoir une grande humanité il faut une grande fermeté [...] On ne peut pas accueillir avec humanité lorsque tout à coup on a un afflux migratoire considérable.» Il semble que ce soit l'approche générale d'Edouard Philippe et de son gouvernement.