Ferrand fait de l'«enfumage» sur son montage immobilier, selon l'avocat qui a conclu l'accord
Alain Castel, avocat impliqué dans l’opération immobilière devenue «l’affaire Ferrand», a révélé au Parisien avoir été «choqué» par la manœuvre du ministre de la Cohésion des territoires et a insisté sur la nécessité d'ouvrir une enquête.
Aujourd'hui à la retraite, l'ex-avocat Alain Castel s'est exprimé, dans un entretien accordé au Parisien, sur le montage immobilier qui a profité au couple Ferrand et révélé par le Canard enchaîné du 24 mai.
La Défense de #Ferrand sur l'absence de rapport spécial du CAC ne tient pas "personne interposée " pic.twitter.com/qeBT7LiZDV
— Laurent BIBAS (@LaurentBibas) 29 mai 2017
Si le ministre de la Cohésion des territoires, soutenu par l'exécutif, assure qu'«il n'y a pas d'affaire», cet avis n'est pas partagé par l'avocat qui organisé la location de locaux détenus par la femme de Richard Ferrand par les Mutuelles de Bretagne dirigées par... Richard Ferrand. Déjà «choqué» à l'époque, l'avocat accuse aujourd'hui le ministre de faire de «l'enfumage».
«Le 23 décembre 2010, un compromis de vente est signé entre l'expert-comptable et Richard Ferrand en son nom propre, avec une condition suspensive : la conclusion d'un bail commercial avec une SCI devant substituer Richard Ferrand et les Mutuelles de Bretagne», a expliqué Alain Castel au Parisien.
Sympa (et vraiment pas commun) ce Richard Ferrand qui achète un local en nom propre pour le compte de sa mutuelle... https://t.co/fyosnTl0bWpic.twitter.com/l8J2rioveb
— Olivier Berruyer (@OBerruyer) 29 mai 2017
«Cela arrangeait tout le monde, à commencer par mon client. Mais j'ai tout de suite compris la manœuvre, et cela m'avait choqué à l'époque. Richard Ferrand allait louer l'immeuble à la mutuelle et il allait s'enrichir avec tous les travaux à la charge de celle-ci. Il faut appeler un chat un chat», a-t-il déclaré.
«La vraie question c'est pourquoi Richard Ferrand n'a pas fait acheter l'immeuble par la mutuelle», a-t-il poursuivi. «Elle faisait un prêt, engageait des travaux et se retrouvait quinze ans plus tard propriétaire d'un bien largement fructifié. Or là, c'est la compagne de Richard Ferrand qui se retrouve dans cette position. C'est un schéma moins éthique», a-t-il conclu.
Le cabinet de @RichardFerrand explique l'embauche de son fils par... l’illettrisme des jeunes bretons https://t.co/t0tyiz1K70pic.twitter.com/gN7qhhcv5Z
— RT France (@RTenfrancais) May 24, 2017
Selon Alain Castel, la justice devrait enquêter sur cette affaire afin d'étudier si toutes les procédures destinées à éviter un conflit d'intérêt ont été respectées. Dans le cas contraire, Richard Ferrand pourrait se retrouver dans la tourmente judiciaire.
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