Hommage à Hollande et refus du vote utile : Hamon en meeting à Paris (VIDEO)
Suite à la démonstration de force de Jean-Luc Mélenchon à République, au tour du candidat du PS de rassembler ses troupes pour un grand meeting, à Bercy ce 19 mars.
15 000 supporters étaient attendus : l'organisation en revendique 25 000 dans la salle de Bercy, où François Hollande avait tenu son meeting d’entre-deux tours en 2012. Benoît Hamon tente en vain, depuis plusieurs semaines, de dépasser ses concurrents – mais les sondages le placent encore en retrait.
«J'ai la nuque dure» a assuré celui qui dit ne pas flancher : «Je tiens bon dans la tempête, a-t-il martelé avant d'ajouter qu'il était «venu dire que la gauche peut gagner et doit gagner». Selon lui, «il faut casser la machine à désespérer», même s'il concède toutefois que la gauche a sa part de responsabilité dans le contexte actuel. «Nous la gauche, nous avons trop manquer de clarté, parfois» a-t-il estimé.
«Tout commence aujourd'hui, tout commence avec vous, tout commence par vous» a encore lancé Benoît Hamon, qui a fait applaudir François Hollande, Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian, après avoir fait observer une minute de silence pour toutes les victimes du terrorisme - un mélange des genre visant à présidentialiser son image tout en inscrivant sa candidature dans la continuité de la gauche présidentielle, alors que le Parti socialiste peine à s'unir autour de sa candidature.
Endiguer la fuite vers Macron en rassemblant la gauche
Auparavant, à la tribune, le député européen EELV Yannick Jadot, la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore la ministre Najat Vallaud-Belkacem ont appelé les participants au meeting à ne pas renonce à «leur convictions» au nom du vote utile. Message implicite : ne pas se laisser séduire par la candidature d'Emmanuel Macron par crainte d'un second tour opposant François Fillon à Marine Le Pen.
Marche pour la #6eRepublique à #Bastille : 130 000 manifestants selon les organisateurs https://t.co/KbQG9PpsHupic.twitter.com/FG0L3gMGqK
— RT France (@RTenfrancais) 18 mars 2017
Pour réussir cette délicate opération de colmatage de la brèche par laquelle fuient les électeurs socialistes, Benoît Hamon a donc misé sur le rassemblement de figures de la gauche, malgré les difficultés posées récemment par les nombreuses défections au Parti socialiste. Parmi les invités de marque, plusieurs ministres, même si une bonne partie du gouvernement devrait se faire excuser, comme lors de l’investiture du candidat. Etaient ainsi présents les anciens ministres et adversaires de Benoît Hamon à la primaire, Vincent Peillon et Arnaud Montebourg ou encore l’ex garde des Sceaux Christiane Taubira.
Benoît Hamon et ses soutiens jouaient gros avec ce meeting parisien. Lundi, le candidat PS avait espéré que ce soit «un grand moment de rassemblement dans une séquence où commencent à se cristalliser les opinions». Il a d'ores et déjà annoncé qu'il s'agirait du plus gros rassemblement de sa campagne - de quoi faire pâle figure en comparaison des 130 000 personnes revendiquées par Jean-Luc Mélenchon lors de sa marche pour la 6e République le 18 mars.