Philippot accuse Ruquier d'être un «militant anti-FN» et son émission d'être un «meeting»
Invité sur le plateau d'«On n'est pas couché», sur le service public, le vice-président du FN a dénoncé le parti pris anti-frontiste de son présentateur. Il a en outre assuré que les médias français avaient fait d'Emmanuel Macron leur chouchou.
«Ici, je suis dans une maison qui ne se caractérise pas par une extraordinaire neutralité dans les propos tenus chaque samedi soir», lance Florian Philippot sur le plateau de l'émission On n'est pas couché du 18 mars, sur France 2. Avant d'ajouter à l'adresse de l'animateur du programme, Laurent Ruquier : «Vous assumez d’être militant anti-Front national».
Le présentateur, réfutant cette allégation, demande au vice-président du Front national (FN) s'il l'avait déjà aperçu dans un meeting politique. Ce à quoi le numéro 2 du parti de Marine Le Pen rétorque : «Vous faites de votre émission un meeting tous les samedis soirs».
Pour l'invité politique de l'émission du service public, celle-ci contribue en effet à diffuser une lecture partisane de l'actualité, qui serait défavorable au FN. Pour étayer ces propos, le haut responsable frontiste cite notamment «une petite mise en scène où le public devait s’enfuir si Marine Le Pen arrivait au pouvoir», dans une séquence comique d'On n'est pas couché.
«J’ai pas vu beaucoup d’enquêtes de caméras cachées sur les QG de monsieur Fillon, Macron, Hamon ou Mélenchon»
La critique de Florian Philippot, néanmoins, s'étend aux médias en général : «J’ai pas vu beaucoup d’enquêtes de caméras cachées sur les QG de monsieur Fillon, Macron, Hamon ou Mélenchon – j’en ai même jamais vues. [...] C’est réservé à Marine Le Pen», a souligné l'eurodéputé, en référence à un reportage de l'émission Envoyé spécial du 16 mars, sur France 2. Celui-ci avait pour thème les «hommes de l'ombre» du FN, et présentait des entretiens, tournés en caméra cachée, de personnes plus ou moins proches du parti au discours sulfureux. Florian Philippot faisait également référence à un documentaire intitulé «La Face cachée du FN», diffusé le 15 mars sur C8, pour lequel des caméras cachées ont également été utilisées.
Il suffit d’allumer son poste de télévision ou de radio pour se rendre compte que [Macron] est le chouchou des médias
En outre, alors que Laurent Ruquier lui demande s'il considère qu'Emmanuel Macron est «protégé» par les médias, comme ont pu le déclarer des cadres frontistes, le conseiller régional du Grand Est répond sans hésitation par l'affirmative. «Il suffit d’allumer son poste de télévision ou de radio pour se rendre compte que […] c’est le chouchou des médias […]. [Par exemple] monsieur [Pierre] Bergé, propriétaire du Monde, défend Macron ardemment», argumente-t-il.
Le FN dénonce l'engagement anti-frontiste du service public
Ce n'est pas la première fois que des responsables du FN, et Florian Philippot en particulier, dénoncent le soi-disant parti pris anti-frontiste des médias français, et notamment de ceux relevant du service public. Récemment, le vice-président du FN avait interpellé sur Twitter Mathieu Gallet, PDG de Radio France, après que France Info s'était félicité de la tenue de déclarations défavorables à Marine Le Pen par le président de la République et son Premier ministre.
«Bonne note» pour des engagements anti-#FN : les ténors frontistes accusent #FranceInfo de parti pris https://t.co/ktVjG8qftNpic.twitter.com/QidhvYZ9nz
— RT France (@RTenfrancais) 8 mars 2017
On n'est pas couché, une émission engagée ?
Le présentateur de l'émission On est pas couché, par ailleurs, a déjà suscité des critiques sur les réseaux sociaux pour ses prises de position partisanes. Fin février, de nombreux utilisateurs de Twitter s'étaient ainsi indignés que Laurent Ruquier exprime (sur le ton de l'humour) son souhait de voir le président américain Donald Trump assassiné.
Laurent Ruquier rêve tout haut de la mort de Trump... et met Twitter en ébullition https://t.co/TtNcQabI0xpic.twitter.com/HSFxnPhwoR
— RT France (@RTenfrancais) 27 février 2017
L'animateur du service public est également connu pour son refus de recevoir Marine Le Pen hors période électorale.