Lâché par ses soutiens l'un après l'autre, François Fillon organise tout de même son grand meeting

Lâché par ses soutiens l'un après l'autre, François Fillon organise tout de même son grand meeting © Jean-Paul Pelissier Source: Reuters
François Fillon est en difficulté depuis les révélations du Canard Enchaîné à propos de l'emploi présumé fictif de son épouse
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Tandis que les défections se multiplient au sein du camp de François Fillon, qui se retrouve de plus en plus seul, ce dernier a maintenu son grand meeting du dimanche 5 mars au Trocadéro à Paris.

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  • Juste après le passage de François Fillon sur France 2, Alain Juppé, qui avait perdu le second tour de la primaire de la droite face à lui, a annoncé sur Twitter : «Je ferai une déclaration à la presse demain à Bordeaux à 10h30.»

  • A la question «Allez-vous retirer oui ou non votre candidature ?», posée lors du JT de France 2, le candidat de la droite a répondu : «La réponse est non. Et surtout je ne vois pas de raison de le faire.»

    «Je ne suis pas autiste, je vois bien les difficultés [...]  Je ne suis pas jusqu’au-boutiste, pas enfermé dans une certitude mais il y a une chose que je constate c'est qu'il n'y a pas d’alternative», a-t-il poursuivi.

    Il a ensuite évoqué l’éventualité d’une candidature d’Alain Juppé : «Je pense que toute candidature improvisée aujourd'hui à 50 jours de l'élection présidentielle, avec un projet qui ne serait pas un projet de rupture, pas un projet au fond radical comme celui que j'ai proposé, et qui a occasionné ma victoire à la primaire, je pense que toutes ces candidatures conduiront à un échec.»

    Il a par ailleurs fait savoir qu’il allait proposer une nouvelle équipe de campagne dans les prochains jours.

  • Christian Estrosi, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont demandé à rencontrer François Fillon le 6 mars, a annoncé le président de la région PACA. «Nous voulons être tous les trois des facteurs de cohésion. François Fillon défend un vrai projet d'alternance pour la France, mais il ne peut plus le porter lui-même», a-t-il déclaré à l’AFP appelant à «faire sortir» François Fillon «de manière respectueuse».

  • Christian Estrosi a annoncé le 5 mars qu'il prendrait «dans les heures qui viennent» une «initiative» avec Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, pour une sortie «respectueuse» de François Fillon.

    «Nous voulons proposer une initiative respectueuse de François Fillon», car, «comme l'a dit Nicolas Sarkozy lui-même hier (samedi), ça ne peut plus durer comme ça» tant la possibilité de victoire de la droite à la présidentielle est désormais menacée, a affirmé Christian Estrosi. «Un choix différent est impératif» mais il faut «ne pas humilier François Fillon», selon le patron de la région PACA. 

  • Alain Juppé et Nicolas Sarkozy se sont parlé samedi 4 mars au soir pour étudier «les sorties de crise» autour de la candidature de François Fillon à l'élection présidentielle, a indiqué l'entourage du maire de Bordeaux à l'AFP. 

    L'entourage de l'ancien président de la République a confirmé la conversation, sans faire davantage de commentaires, moins d'une heure avant le début du «grand rassemblement» en soutien à François Fillon, place du Trocadéro à Paris.

  • Le parti Les Républicains (LR) a annoncé samedi le 4 mars la convocation de son comité politique le 6 mars, 24 heures en avance, «pour évaluer la situation», alors que son candidat François Fillon est de plus en plus poussé vers la sortie, mais veut rester dans la course à la présidentielle.

    Dans un communiqué publié en plein milieu d'un discours de François Fillon devant des soutiens de la société civile à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), LR a précisé que ce comité avait été convoqué par Bernard Accoyer, secrétaire général du parti, et Gérard Larcher, président du comité politique, tous deux très proches de l'ancien Premier ministre.

  • «Rien n'a changé, Nicolas Sarkozy ne fera rien contre moi, et Alain Juppé non plus», a déclaré François Fillon au Figaro le 3 mars, au retour d'un meeting à Nîmes.

    Pourtant, s'il ne demande pas le retrait du candidat, Nicolas Sarkozy aurait récemment dit à son ancien collaborateur que «cela ne peut pas durer comme ça», rapporte le journal Le Monde.

    Quant à Alain Juppé, qui affirme rester «loyal» à François Fillon, Le Parisien a rapporté qu'il aurait dit à ses proches qu'il ne se «défilerait pas» en cas de retrait du candidat.

  • Henry de Lesquen, candidat à l'élection présidentielle qui se dit lui-même raciste, a annoncé dans un communiqué de presse publié sur son site internet qu'il se retirait de la course à l'Elysée en faveur de François Fillon.

    «Henry de Lesquen soutient Fillon contre l'oligarchie cosmopolite», peut-on lire sur le site.

    Un soutien un brin embarrassant pour le candidat de la droite.

  • Après une annonce selon laquelle les Jeunes avec Fillon auraient demandé au candidat de jeter l'éponge, le président du mouvement a publié un communiqué dans lequel il s'indigne de l'utilisation abusive du nom du mouvement par un groupe de démissionnaires qui avaient appelé François Fillon à se retirer. Que nenni ! affirme le président des jeunes avec Fillon :

    Il rappelle par ailleurs que les Jeunes avec Fillon seront plus que jamais mobilisés le 4 mars aux docks d'Aubervilliers et le 5 mars au Trocadéro à Paris pour soutenir leur candidat. 

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Le fait du jour

Le 1er mars, François Fillon a appris sa convocation devant les juges prévue le 15 mars, deux jours avant la date limite de remise au Conseil constitutionnel des 500 signatures que doivent recueillir tous les candidats à la présidentielle française. Il devrait, à l'issue de cette audition, être mis en examen.

Alors qu'il avait annoncé quelques semaines plus tôt qu'il ne serait pas candidat si une telle éventualité se produisait, François Fillon a affirmé qu'il refusait de renoncer à se présenter lors d'une conférence de presse qui a eu lieu le même jour. Il s'est dit victime d'un «assassinat politique» et a dénoncé l'«instrumentalisation de la justice». Il a également demandé aux Français de le «suivre», clamant une nouvelle fois son innocence.

Dans son propre camp, la défiance s'installe, et Les Républicains peinent à reprendre la main sur l'agenda politique de la campagne, que rythment pour l'instant les rebondissements judiciaires de l'affaire Fillon.

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