Entre Hamon et Macron, Manuel Valls tenterait d'incarner une troisième voie
La méfiance suscitée par le programme de leur propre candidat pousse de nombreux élus du PS à se tourner vers Emmanuel Macron. En réaction, Manuel Valls activerait ses soutiens pour se poser en voie de recours face à l'effondrement de la gauche.
Un nombre croissant de députés socialistes seraient particulièrement rétifs à l'idée de soutenir Benoît Hamon et se laisseraient tenter par Emmanuel Macron. Au point que Manuel Valls, pourtant battu à la primaire de la gauche en janvier dernier, estimerait conserver une chance de revenir sur le devant de la scène.
#Valls, inquiété par l'accord #Hamon-#Jadot, invite ses troupes à «rester ensemble»https://t.co/8DOlR29n0Ppic.twitter.com/0Tz3APvKdk
— RT France (@RTenfrancais) 1 mars 2017
Après Jean-Marie Le Guen, vallsiste de longue date, qui avait annoncé le 28 février qu'il ne donnerait pas son parrainage à Benoît Hamon car il le jugeait «trop gauchiste», Manuel Valls n'hésite plus non plus à manifester sa défiance envers le candidat socialiste. Selon Le Canard Enchaîné paru ce 1er mars, l'ancien Premier ministre aurait qualifié le programme de Benoît Hamon d'«écologauchiste» et affirmé qu'il reprendrait «les revendications de tous les zadistes du monde». «Il finira en-dessous de 10%», aurait-il même affirmé.
Officiellement, l'ancien Premier ministre appelle bien sûr son parti à rester groupé derrière Benoît Hamon. Mais en réalité, certain de l'échec vers lequel court ce dernier, Manuel Valls aurait anticipé la suite des événements... et mis ses soutiens en ordre de bataille. Ils se sont d'ailleurs réunis la semaine passée, sans que l'on sache quand précisément, à son invitation au ministère de la Famille, tenu par l'une de ses amies, Laurence Rossignol. Etaient présents, d'après Europe 1, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, la secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes Juliette Méadel ou encore le député Malek Boutih.
L'objectif pour le camp de Manuel Valls consiste moins à éviter la débâcle du parti socialiste aux prochaines élections qu'à prendre la tête d'une gauche déboussolée à l'heure où s'annonce un désastre qu'ils sont nombreux à qualifier d'inévitable. «Il faut se préparer à la recomposition de la scène politique, de la gauche», affirme l'ancien Premier ministre.
La campagne s'annonce encore difficile pour le Parti socialiste, confronté à la dynamique qui semble porter Emmanuel Macron. Alors qu'En Marche ! a engrangé de nouveaux soutiens ces derniers mois, notamment de François Bayrou, le ralliement des écologistes à Benoît Hamon ne semble pas lui profiter au moment où son parti apparaît plus divisé que jamais.
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