Le ralliement de Bayrou à Macron aurait eu un prix : 96 circonscriptions pour les centristes
Le mouvement d'Emmanuel Macron En Marche ! aurait accepté de réserver un grand nombre de circonscriptions aux élus centristes afin de convaincre François Bayrou de se rallier à lui. Une proposition que le MoDem moribond ne pouvait pas refuser.
Selon des informations révélées par l'hebdomadaire Marianne, le soutien de François Bayrou à Emmanuel Macron le 22 février dernier aurait été âprement négocié par les deux hommes : En Marche ! aurait accepté de réserver l'investiture aux législatives à des élus centristes dans 96 circonscriptions en échange du ralliement du président du MoDem.
#Bayrou ne se présente pas mais... son site de campagne est mis en ligne quelques minutes : on y lisait son slogan https://t.co/0U7qEmQvcTpic.twitter.com/8aHc6QnZbE
— RT France (@RTenfrancais) 22 février 2017
Comme le précise Marianne, au total, Emmanuel Macron a demandé à la commission d’investiture d’En Marche ! de geler la moitié de places pour les candidats issus de la société civile. Parmi la moitié restante, un tiers d’investitures seront réservés aux élus PS, un tiers aux élus Les Républicains ou Union des Démocrates et Indépendants et un tiers aux élus centristes, dont ceux issus du MoDem, de PRG, des proches de Jean-Louis Borloo et encore quelques-uns sans étiquette.
Le MoDem ne dispose actuellement d'aucun député. Avec un score de 1,77% aux dernières législatives, en 2012, et un nombre d'adhérents passé de 70 000 en 2008 à 14 000 aujourd'hui, le parti de François Bayrou était moribond. L'accord passé avec Emmanuel Macron pourrait bien être salutaire pour cette formation politique créée en 2007, et lui permettrait notamment de former un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale (le seuil requis pour cela étant fixé à dix députés).
Ces 96 circonscriptions auraient été proposées aux centristes dans leur ensemble. Le MoDem devra donc consentir à les partager, notamment avec le Parti radical de gauche (PRG) ou avec les proches de Jean-Louis Borloo. Ce dernier est d'ailleurs très courtisé par Emmanuel Macron, qui espère ainsi porter un coup fatal à la candidature de François Fillon en gagnant le soutien d'une figure du centre-droit.
Le 22 mars dernier, lors d'une conférence de presse, François Bayrou avait surpris de nombreuses personnes en annonçant renoncer à se présenter à la présidentielle afin d'éviter la «dispersion des voix» et de la montée de l'«extrême droite». Il avait expliqué vouloir soutenir Emmanuel Macron en se défendant de pratiquer «la vieille politique partisane des négociations entre partis».