Viol ou simple accident ? Politiques et internautes se divisent sur l'arrestation de Théo
Tandis que la «police des polices» a estimé que le jeune homme arrêté à Aulnay-sous-Bois avait été victime d'un accident, certains continuent de privilégier la thèse du viol, alors que d'autres appellent à ne pas tirer de conclusion hâtive.
Alors que Théo, arrêté à Aulnay-sous-Bois le 2 février, assure avoir été victime d'un viol durant son interpellation, Frédéric Gabet, l'avocat d'un des policiers mis en examen a plaidé un geste «involontaire» de son client, expliquant à l'AFP que le coup de matraque était parti en direction de la cuisse du jeune homme avant de le «blesser gravement».
L'IGPN, la police des polices, a indiqué dans ses premières conclusions qu'elle privilégiait elle aussi la thèse de l'accident, une annonce qui a fait immédiatement réagir sur Twitter.
Politiques et people défendent la thèse du viol
«Comment une matraque peut-elle pénétrer "par accident" un anus ?», s'est interrogé Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle.
#Théo Comment une matraque peut-elle pénétrer "par accident" un anus ? pic.twitter.com/tjKZlwhoRJ
— Yannick Jadot (@yjadot) 9 février 2017
En charge de la lutte contre les agressions sexuelles, la ministre Laurence Rossignol a pour sa part estimé qu'il serait «troublant» que l'on puisse identifier «un viol par accident». Elle a toutefois précisé qu'il convenait de faire confiance à la justice et d'attendre ses conclusions.
Affaire Théo: « Il serait troublant qu’on puisse identifier un viol par accident » pour Laurence Rossignol #Theohttps://t.co/FEmCBRiO8O
— Nora Hamadi (@NoraHamadi) 9 février 2017
Au-delà des politiques, certaines personnalités comme l'humoriste Kevin Razy ou même le défenseur de l'équipe de France de football, Adil Rami, ont fait vent de leurs doutes quant à la version des faits retenue pour l'heure par l'IGPN.
Aulnay-sous-Bois: La police des polices privilégie la thèse accidentelle à celle du viol délibéré de Théo https://t.co/nQz0V9q6XM 🤔 pic.twitter.com/gY6mWOd9o3
— Kaïra Garfeld (@KevinRazy) 9 février 2017
@20Minutes ils nous pissent dessus sans même nous faire croire que c'est la pluie ☔️.... #justicepourtheo
— Rami13officiel (@Rami13officiel) 9 février 2017
D'autres appellent à la prudence
«Certains médias et certaines personnalités politiques [...] ont voulu jeter les policiers aux chiens avant même que les enquêteurs et la justice ne se prononcent», a déploré de son côté le syndicat de police Alliance. Les avocats des quatre policiers mis en examen (trois pour violence, et un pour viol) ont eux appelé au «respect de la présomption d'innocence», dénonçant des «pressions politiques et les propos irresponsables», dans un communiqué de presse.
Dans cette lignée, certains politiques, comme la présidente du Front national Marine Le Pen et le député FN de Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, ont également appelé à faire preuve de prudence.
#Théo: thèse de l'accident privilégiée par IGPN. Contrairement aux autres, @MLP_officiel avait refusé d'accuser la police sans savoir ! 1/2 pic.twitter.com/8bvi093L7S
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 9 février 2017
Arrêté par quatre policiers le 2 février à Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne, Théo souffre d'une «plaie longitudinale du canal anal» de dix centimètres, selon le diagnostic d'un médecin cité par l'AFP. Il s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Le jeune homme accuse l'un des agents de police de lui avoir «enfoncé volontairement» sa matraque dans «les fesses».
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