Plus de retraités et moins de généralistes, un paysage médical français en demi-teinte
La population de médecins français vieillit et connaît de fortes disparités régionales, selon l'étude publiée par le Conseil national de l’ordre des médecins.
C'est une situation paradoxale que constate l'Ordre National des Médecins qui vient de publier son Atlas de la démographie médicale: d'un côté le nombre de médecin augmente et de l'autre côté les territoires français se vident de leurs médecins généralistes. Deux autres tendances se détachent dans ce rapport officiel: La moyenne d'âge des médecins est de plus en plus élevée et le métier se féminise toujours, avec 45 % du nombre total de femmes médecins.
#debatordre Présentation de l'atlas de démographie médicale 2015 http://t.co/3o00RH7zH9pic.twitter.com/oUlcFoQUzr
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) 16 Juin 2015
L'hexagone compte en effet désormais 281.087 médecins, soit une hausse de 1,7% sur un an. Mais cela cache des réalités contrastées puisque ce chiffre est gonflé par les 65 548 médecins à la retraite qui continuent cependant d'exercer, soit un médecin retraité sur cinq. Cette situation a une conséquence directe: les médecins en activité ont en moyenne 51,5 ans. Un quart d’entre eux ont 60 ans et plus.
Autre chiffre inquiétant, la médecine générale est touchée de plein fouet par une baisse de 10% de ses praticiens. En 2020, selon les projections de l'Ordre des médecins, on comptera encore 7% de généralistes en moins. Une tendance qui s'explique par un désintérêt pour la médecine généraliste et une hyper-spécialisation des futurs médecins. Le nombre de chirurgiens a ainsi augmenté de 25,7% depuis 2007. Cependant le rapport avertit, quatre spécialités sont en crise et pourraient manquer à l'avenir : la rhumatologie, la dermatologie, la chirurgie générale et ORL.
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Un désert rural au centre et des oasis médicales en bord de mer
L'Ordre des médecins établit également la répartition géographique des médecins. Là, de façon surprenante, c'est l'Ile-de-France qui enregistre la plus forte baisse d'effectifs (-6%) entre 2007 et 2015, en raison surtout du prix des loyers pratiqués dans cette région. Entre 2007 et 2015, 1835 médecins ont quitté l'Ile-de-France, en particulier le département de Paris. Cependant avec 346,3 médecins pour 100 000 habitants, la région demeure a la deuxième densité médicale la plus élevée de France, derrière la région PACA qui en compte 352.
Parmi les régions qui attirent, celles en bord de mer, avec un tropisme marqué pour le sud de la France. Les pays de Loire enregistrent ainsi une augmentation de 6% de leur effectif en médecins. Beaucoup de médecins parisiens ont également choisi d'exercer les régions les régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône-Alpes et Bretagne, attirés par une meilleure qualité de vie.
Enfin, ce sont toujours les régions rurales qui sont les plus affectées par la désertification médicale. Les départements de l’Eure, l’Ain et la Mayenne, les trois départements avec une densité médicale de France qui tourne autour de 170.