IVG : Marion Maréchal-Le Pen s'appuie sur son cas personnel et attaque les «féministes ringardes»
- Avec AFP
«Vous avez devant vous un accident qui se vit bien» : la députée du FN est revenue sur les conditions de sa naissance et a violemment critiqué les élues socialistes, «obsédées par la couleur du cartable, le sexisme de la grammaire».
Le texte sur la pénalisation de la «désinformation» sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est retourné devant l'Assemblée nationale. La proposition de loi, qui doit de nouveau être soumise au vote après son adoption par le Sénat mais avec des modifications, a encore une fois provoqué une passe d'armes entre opposants et partisans du texte qui propose une extension du délit d'entrave à l'IVG.
Le 26 janvier, en plein débat parlementaire, Marion Maréchal-Le Pen a ainsi riposté aux propos de la présidente de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton.
«Ne vous en déplaise – et je me permets cette impudeur parce qu'elle est de notoriété publique – vous avez devant vous un accident qui se vit bien», a lancé la députée du Front national, en faisant référence à son histoire personnelle, exposée en 2013 dans l'hebdomadaire L'Express.
VIDEO @Marion_M_Le_Pen à @CathLEMORTON «Il eut mieux valut que l'enfant soit avorté? Je suis un accident qui se vit bien.»#DelitDentraveIVGpic.twitter.com/UayfgqCxCv
— fandetv ن (@fandetv) 26 janvier 2017
Fille biologique du journaliste et diplomate français Roger Auque, mais élevée par Samuel Maréchal, Marion Maréchal-Le Pen a ajouté : «Serait-il possible de m'éclairer quand vous expliquez qu'un enfant souffre que des parents puissent parler de lui comme d'un accident ? Que suggérez-vous ? Qu'il eût mieux valu qu'il fut avorté ?»
Marion Maréchal-Le Pen critique les «féministes ringardes» de la majorité parlementaire et attaque la ministre des Droits des femmes
La nièce de Marine Le Pen, présidente et candidate du Front national à la présidentielle 2017, a également fustigé les députées de la majorité, des «féministes ringardes» et des «dinosaures politiques d'un temps soixante-huitard révolu». «Personne aujourd'hui dans le spectre politique ne menace la légalité de l'avortement ou son libre accès», a-t-elle affirmé, après avoir suggéré il y a quelques semaines de limiter le remboursement de l'interruption volontaire de grossesse.
La proposition de loi examinée, qui vise à pénaliser les sites de «désinformation» sur l'IVG, est un texte «contre les femmes et contre la liberté d'expression», a ajouté l'élue du Vaucluse, rejoignant les critiques des députés Les Républicains (LR) présents dans l'hémicycle. La députée du Front national a par ailleurs indiqué : «Beaucoup de femmes avortent pour des raisons économiques, 47% selon un sondage IFOP de 2010».
«Vous êtes la honte du combat des femmes, obsédée par la couleur du cartable, le sexisme de la grammaire, le jouet rose des Kinder, la répartition du temps de vaisselle dans le couple», a-t-elle encore lancé, en s'adressant à la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol.
Le débat sur l'IVG avait déjà provoqué un clash violent entre députés républicains et socialistes réunis en commission et une polémique autour de la notion de délit d'opinion. L'objectif du gouvernement est de faire adopter définitivement le texte législatif par le Parlement d'ici à fin février.