«Légion d'honneur pour le gifleur» de Valls ? : internet réagit entre compréhension et condamnation
Représentants politiques ou simples citoyens, la gifle donnée à l'ancien Premier ministre par un jeune Breton n'a pas laissé grand monde indifférent. Alors qu'une pétition circule pour soutenir l'auteur de l'acte, d'autres ont réprouvé sa violence.
«Salut Manu ! Moi je pense que la claque en fait, on est 66 millions à vouloir te la mettre, c'était trop bon», lance un auditeur au candidat à la primaire de la gauche, invité de la radio France Inter, le matin du 18 janvier.
Piqué au vif face à cet enthousiasme à l'égard de la gifle qu'il avait prise la veille, lors d'un déplacement à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor, Manuel Valls rétorque : «Je combattrai la violence, je suis le candidat qui représente l'autorité [...] Quand on commence à accepter la violence, quand sur une antenne on fait profession de violence, ça veut dire qu'il y a quelque chose qui bascule.»
J'aurais aimé pouvoir lui mettre moi-même cette gifle
A l'image de cet échange, l'incident a beaucoup fait parler de lui sur la toile.
Une cagnotte et une récompense pour le gifleur ?
Sur le site de pétitions en ligne mesopinions.com, un internaute a proposé de remettre la Légion d'honneur à l'auteur de la claque, récoltant près de 3 000 signatures.
Un autre aurait lancé une cagnotte sur le site lepotcommun.fr (publication qui a depuis lors été retirée) afin de venir en aide au jeune homme qui a giflé le député de l'Essonne.
Ah ouais donc des gens ont ouvert une cagnotte en ligne pour défendre celui qui a giflé Manuel Valls. Toujours plus. pic.twitter.com/uQkjQSGPkA
— Louis Witter (@LouisWitter) 17 janvier 2017
«J'aurais aimé pouvoir lui mettre moi-même cette gifle et je pense que je ne dois pas être le seul dans ce pays», justifie l'auteur de l'initiative, dans une capture d'écran publiée sur Twitter.
Sur le réseau social, l'incident a par ailleurs inspiré plusieurs illustrations parodiques.
Excellent résumé de l'épisode de la "gifle" de #Valls 😊 pic.twitter.com/MuybireX5e
— K2R (@khalilr) 18 janvier 2017
Soutien au jeune courageux qui a giflé Manuel Valls #Lamballepic.twitter.com/ENLhrSsm1m
— David Achau (@David_Achau) 17 janvier 2017
Certains internautes ont en revanche condamné la violence de cet acte, estimant qu'il s'agissait d'un geste «antidémocratique» ou que «la seule gifle que Valls mérite doit lui être adressée dans les urnes».
Des partisans #insoumis se réjouissent de la #gifle#Valls !
— Christophe L.V (@Apostiller1) 17 janvier 2017
Étonné non ? C est ça la violence antidémocratique ! Mêmes méthodes #FN 👊
La seule gifle que #Valls mérite doit lui être adressée dans les urnes. La violence est inadmissible d’où qu’elle vienne et qui elle vise
— Jean-Paul Kopp (@jeanpaul_kopp) 17 janvier 2017
Les politiques entre compréhension et condamnation
Du côté des politiques, les réactions sont elles aussi partagées.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé l'acte «inadmissible», le qualifiant de geste «honteux en démocratie» et ce, «quelle que soit la personne qui en est victime». «La gauche, de manière générale, a toujours eu beaucoup de complaisance à l'égard des violences effectuées par l'extrême gauche contre ses opposants politiques», a-t-elle ajouté.
Interrogé par le média d'actualité France Info, le président du parti Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui veut se présenter à la présidentielle de 2017 mais n'a pas encore récolté les 500 signatures nécessaires, a fait remarquer : «Quand on se moque trop des gens, ça pète. Bien évidemment, je condamne toute forme de violence.»
Gifle de Valls : "Quand on se moque trop des gens, ça pète!" soutient Nicolas Dupont-Aignan #8h30Aphatiepic.twitter.com/dKwbPX1l13
— franceinfo (@franceinfo) January 18, 2017
Lui aussi aspirant candidat à l'élection présidentielle, le président de l'Union populaire républicaine (UPR) François Asselineau, a tweeté : «Valls devrait arrêter. Sa simple candidature est une provocation pour les Français.»
M.Valls devrait arrêter. Sa simple candidature est une provocation pour les Français. https://t.co/l7KIVnpeAJ
— François Asselineau (@UPR_Asselineau) 17 janvier 2017
Le maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, interviewé par la chaîne télévisée BFMTV, a de son côté condamné l'acte du jeune Breton. «On ne peut pas régler le problème politique par la violence. Je comprends qu'il y ait de la frustration, qu'il y ait des gens en colère, mais il faut que le débat politique reste serein», a-t-il déclaré.
L'ancienne secrétaire d'Etat et aspirante à l'élection présidentielle Rama Yade a pour sa part dénoncé «un manque total de respect», sur les ondes d'Europe 1.
.@ramayade: #gifle#Valls. C'est un manque total de respect. #E1Nuit
— Rama Yade (@ramayade) January 17, 2017
«Scandaleux ! Mais quand on laisse tout faire, tout arrive. De l'ordre et du respect, vite !», a enfin tweeté le député RBM (Rassemblement Bleu Marine, proche du Front national) du Gard, Gilbert Collard.
Valls giflé : scandaleux ! Mais quand on laisse tout faire, tout arrive. De l'ordre et du respect, vite ! pic.twitter.com/jQ9Dw6nMAH
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 17 janvier 2017
De passage en Bretagne pour sa campagne, le candidat à la primaire de la gauche Manuel Valls a reçu une légère gifle de la part d'un jeune homme de 18 ans, Nolan L., qui a lancé avant de porter la main sur l'ancien Premier ministre : «Ici c'est la Bretagne !»
L'image du jour, c'est la gifle reçue par Valls en Bretagne. De face, cette fois-ci.
— Quotidien (@Qofficiel) 17 janvier 2017
Paul y était :
👉 https://t.co/XDXadQ30bR#Quotidienpic.twitter.com/kaBBQOALoA
Le jeune homme a été mis à terre avec violence par le service d'ordre de Manuel Valls. Il a ensuite été placé en garde à vue pour «violences sur une personne chargée d'une mission de service public», a indiqué le parquet de Saint-Brieuc.