iTELE condamnée à verser 50 000 euros à Eric Zemmour pour «rupture abusive» de contrat
- Avec AFP
La justice a rendu un verdict favorable à Eric Zemmour qui accusait la chaîne de Canal+ d'avoir mis fin à son contrat de manière «abusive». L'arrêt brutal de l'émission Ça se dispute en 2014 avait provoqué une polémique sur la liberté d'expression.
«En mettant fin au contrat, sans préavis et sans même invoquer un manquement contractuel», iTELE a commis «une faute engageant sa responsabilité contractuelle à l’égard de la société [d'Eric Zemmour] Rubempré pour rupture brutale et abusive de ce contrat», a jugé le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Nanterre.
Le tribunal a condamné la chaîne d'information à payer 50 000 euros de dommages et intérêts à la société qui gère les intérêts du chroniqueur et 8 000 euros au titre des frais de justice. Eric Zemmour demandait près de 1,9 million d'euros, notamment en raison d'un «préjudice moral» que le tribunal n'a pas reconnu.
La bonne nouvelle du jour👍, la condamnation en justice d' #itele pour le licenciement brutal et abusif d'Eric #Zemmour . Voyous !#libertéhttps://t.co/tX6VSdujwu
— Sébastien JOLIVET (@FNMontreuil) 22 novembre 2016
Pour les avocats de l'ex-chroniqueur de la chaîne d'information en continu, la décision du TGI «condamne l’acte de censure exercé par la direction de l’époque d’iTELE à l’encontre d’Eric Zemmour».
Pour avoir été viré par l'ancienne direction, iTélé doit verser 50.000 € à Eric Zemmour plus 8000€ de frais de justice pic.twitter.com/oTaJDvfwGF
— Polar et Crimes (@polaretcrimes) 22 novembre 2016
La chaîne d'information du groupe Canal+ avait mis fin en 2014 à l'émission Ca se dispute, où Eric Zemmour débattait depuis 2003, après plusieurs jours de controverse à propos d'une interview que le polémiste avait donnée à un journal italien dans laquelle il affirmait que les musulmans «vivent entre eux, dans les banlieues», que «les Français ont été obligés de les quitter».
Ce fut le début de la fin pour @itele : https://t.co/EMdfWa0Z8O#RIP#itele -_-
— Gaspard Alizan (@GaspardAlizan) 16 novembre 2016
Le chroniqueur avait alors dénoncé «une campagne orchestrée contre sa personne visant à le rayer du paysage audiovisuel français». Plusieurs voix s'étaient également élevées contre la décision de la chaîne, venant aussi bien de la présidente du Front national Marine Le Pen que de Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, au nom de la liberté d'expression. Le magazine Causeur avait également lancé une pétition, recueillant 16 000 signatures.
Condamné pour provocation à la discrimination raciale en 2011, Eric Zemmour est toujours chroniqueur sur RTL et dans l'émission de Paris Première «Zemmour et Naulleau». En octobre, la Société des journalistes de RTL a publiquement condamné les propos du polémiste qui a dit «respecter» ceux qui étaient prêts à mourir pour leur foi, comme les djihadistes, ce qui a déclenché l'ouverture d'une enquête du parquet pour apologie du terrorisme.
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