Une photo sordide des victimes du Bataclan réapparaît, provoquant la colère des rescapés
Un an après les attentats du 13 novembre, un cliché macabre pris de l'intérieur du Bataclan après l'attaque terroriste a refait surface sur Facebook et Twitter. La photo a suscité de vives réactions des associations de victimes.
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Un an après les attentats du Bataclan, une utilisatrice de Facebook a posté une photo où l’on découvre les corps ensanglantés des victimes de la tuerie perpétrée par Daesh. Le cliché a ensuite été partagé par plusieurs internautes, sur Facebook comme sur Twitter.
La publication et le partage de cette photo sur les réseaux sociaux a immédiatement provoqué l'écœurement des associations de victimes
. @Havamsallem Madame, pourriez-vous retirer cette photo ? Voir cette image diffusée de nouveau est difficile à supporter pour nous, merci.
— fraternité et vérité (@13onze15) 15 novembre 2016
«Ce n’est pas notre rôle de nous mêler des idées de cette personne, en revanche on veut limiter la diffusion de cette photo sordide. On n’a pas besoin de ce cliché pour témoigner de l’horreur» a ainsi expliqué Emmanuel Domenach, rescapé et vice-président de l’association 13 novembre : fraternité et vérité à 20minutes .
Quand les réseaux sociaux refusent de retirer une photo sordide du 13 novembre - https://t.co/zglBJ7TyXW via @20minutes
— Emmanuel Domenach (@EDomenach) 16 novembre 2016
«Moi je reconnais des victimes sur cette photo, alors imaginez pour les parents», a-il déploré avant d'expliquer : «Innocemment, on a signalé à Facebook et à Twitter en pensait qu’ils allaient supprimer les messages en question.» Mais, selon Facebook cette photo ne viole pas sa politique et Twitter ne daigne répondre à l'association de victimes.
Le bras de fer avec les réseaux sociaux a toutefois été l'occasion pour Emmanuel Domenach de pointer du doigt les contradictions de Facebook, qui censure les photos de poitrines dénudées mais pas celles de cadavres sur son réseau social.
Plus facile de censurer des seins que de supprimer des photos de personnes assassinées hein @facebook ?
— Emmanuel Domenach (@EDomenach) 15 novembre 2016
Le vice-président de l'association de victimes a reconnu que la situation était délicate : «C’est un peu un cercle vicieux. Il y a des gens qui repostent cette photo pour participer à la discussion. C’est très compliqué pour nous parce que chaque fois qu’on dénonce ce genre de dérapage, ça l’alimente. Mais il faut bien qu’on agisse.»
En attendant, Emmanuel Domenach et l'association ont directement interpellé sur Twitter la secrétaire d'Etat chargée de l'aide aux victimes. Cette dernière leur a répondu de manière assez laconique.
@EDomenach@TwitterFrance@facebook oui, on s'en occupe !
— Juliette Méadel (@juliettemeadel) 15 novembre 2016
La photo avait déjà choqué les internautes en 2015 lors de sa publication initiale sur Twitter. Elle était restée en ligne plusieurs heures avant que l'utilisateur ne soit bloqué.
Contacté par Le Huffington Post, Emmanuel Domenach a confirmé qu'il s'agissait bien de la même image, déjà censurée immédiatement après les attentats de novembre 2015 qui avaient causé la mort de 130 personnes.
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