Fichés S : Bernard Cazeneuve exclut de transmettre les noms aux maires
- Avec AFP
Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, refuse de transmettre aux maires les noms des fichés S vivant sur leur commune, comme certains le demandent, invoquant la nécessité de la confidentialité pour les enquêtes.
Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a confié dans un entretien publié dans l'édition du 9 octobre du Journal du dimanche (JDD) que les fichés S étaient «surveillés et non judiciarisés, ce qui indiquait que leur dangerosité n'était pas avérée» et que pour des raisons juridiques, «la communication d'une fiche S était impossible».
«Cette confidentialité est aussi la condition de l'aboutissement des enquêtes», a-t-il poursuivi en évoquant l'arrestation de 355 personnes en lien avec des réseaux terroristes depuis janvier 2016.
18% des 15 000 #islamistes surveillés par les autorités françaises sont mineurs https://t.co/Qwwf0zH5obpic.twitter.com/6KgKBND8CF
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«D'un autre côté, nous devons trouver un dispositif qui permette d'associer les maires au processus de prévention et de déradicalisation [sans obérer] l'efficacité des services de renseignement, ce que les élus, dans leur immense majorité, comprennent très bien. Nous le faisons», a assuré le ministre.
«Par contre, vouloir placer en détention des individus qui n'ont commis aucun crime au seul motif qu'ils ont retenu l'attention des services, c'est inefficace et contraire à la Constitution et aux valeurs de la République», a-t-il réaffirmé.
Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle, a annoncé le 7 octobre que s'il était réélu président il organiserait, le jour du second tour des législatives, un référendum sur «la mise en internement administratif des fichés S les plus dangereux».
#Sarkozy promet deux #référendum sur le regroupement familial et les fichés S «les plus dangereux»https://t.co/vAU26quTEOpic.twitter.com/llotnxqfyQ
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«Nos efforts paient dans la lutte antiterroriste», lui a répondu Bernard Cazeneuve. «On estime à moins d'une vingtaine le nombre de ceux qui ont réussi à quitter notre pays depuis le début de l'année. Actuellement, 17 mineurs combattants français en zone irako-syrienne sont recensés», a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur a également dénoncé l'attitude de certains à droite sur l'accueil des migrants.
«Quand des présidents de région invitent la population à se révolter contre les préfets pour que des migrants relevant de l'asile – c'est le cas de 80 % des gens de Calais – ne soient pas accueillis dans des conditions dignes, et qu'en même temps ils demandent le démantèlement de la jungle de Calais, ils ne sont pas seulement démagogues, ils sont surtout irresponsables», a-t-il conclu.