Alpes du sud : les habitants d'un village destiné à accueillir 100 migrants exigent un référendum
A Champtercier, village qui se prépare à accueillir 100 migrants venus de Calais pour être relogés dans un centre de vacances courant octobre, les habitants ont décidé de s'organiser. Majoritairement opposés au projet, ils veulent être entendus.
«Spontanément, on s’est rassemblé pour réfléchir sur les questions à poser aux représentants de la municipalité et de l’administration, explique un homme nommé Jean-Paul, au Dauphiné Libéré. «Tout d’abord, on a interrogé les participants sur le bien-fondé de cette installation. Une poignée de concitoyens était favorable à l’arrivée des migrants. La très grande majorité était contre», précise-t-il.
Alors qu'une réunion publique doit avoir lieu lundi 26 septembre, pour informer les quelque 800 habitants sur l’arrivée des migrants, les villageois de Champtercier ont décidé spontanément de se retrouver deux jours plus tôt, afin de partager leur ressenti.
Selon le quotidien régional, les villageois attendent beaucoup de la réunion en question pour apaiser leurs craintes, et voudraient demander un référendum afin d'avoir leur mot à dire sur ce projet, qui prévoit d'accueillir des migrants pour six mois maximum.
Pressé par les habitants de Calais de trouver une solution pour reloger les migrants de la Jungle, le gouvernement multiplie les initiatives et les déclarations. Samedi 24 septembre, le président de la République a ainsi martelé que «la France ne sera pas un pays où on trouvera des campements de migrants», tout en expliquant que Calais sera entièrement démantelé et que des centres d'accueil et d'orientation (CAO) seront répartis sur l'ensemble du territoire pour reloger les réfugiés. Avant lui, Bernard Cazeneuve avait également plaidé pour la répartition des migrants sur plusieurs régions afin de désengorger Calais.
Furieux de ces initiatives, le conseil départemental des Alpes-Maritimes a voté vendredi 23 septembre, une motion d’opposition contre le projet du gouvernement qui prévoit de répartir les 12 000 réfugiés de la Jungle de Calais dans plusieurs régions françaises d’ici fin 2016.