Démantèlement de la Jungle : «Ne pas procéder comme à Sangatte», dit Cazeneuve
Le ministre de l'Intérieur a assuré mercredi 7 septembre que le démantèlement de la Jungle ne se ferait pas sur le modèle de Sangatte. Affirmant que le problème n'était pas insurmontable, il a appelé les communes à accueillir les migrants de Calais.
«Je ne veux pas, comme cela a pu se passer il y a quelques années à Sangatte, que l'on procède à l'éparpillement d'hommes et de femmes en situation précaire sur le territoire national, et plus particulièrement sur les côtes septentrionales, sans aucune solution d'hébergement», a déclaré Bernard Cazeneuve lors d'un colloque à l'occasion des 60 ans de l'association Adoma (ex-Sonacotra, chargée du logement des travailleurs immigrés mais aussi de l'hébergement des demandeurs d'asile).
En visite à Calais, vendredi 2 septembre, en réponse à la pression des transporteurs qui annonçaient des manifestations et des blocages afin d'exiger la fermeture de la Jungle, il avait réaffirmé sa volonté de voir le campement de la Lande entièrement démantelé «le plus rapidement possible, mais avec méthode».
Dénonçant l'«instrumentalisation politique» de la situation de Calais et des étrangers, le ministre en a appelé à la responsabilité de chacun pour gérer la crise migratoire. «Il faudra que sur les territoires de France, chacun accepte de prendre un peu de sa part pour que le drame humanitaire à Calais s'arrête», a-t-il dit, avant de préciser qu'il «suffirait, en théorie, qu'une commune sur trois accepte de prendre seulement un migrant pour que dans la solidarité on règle le problème».
Selon lui, si l'on raisonne selon cette arithmétique, régler la crise est «à notre portée» et «n'est pas insurmontable». Ouvert en 1999, le centre de Sangatte, près de Calais, avait rapidement été en surcapacité, avec près de 2000 personnes contre 800 prévues. Il fut fermé en septembre 2002. Dans la Jungle de Calais, entre 7000 et 10 000 migrants vivent entassés.