Rixe de Sisco : des associations de Marocains de l'étranger reprochent à Rabat de ne pas avoir réagi
Le silence et l'inaction des autorités marocaines, au lendemain des violences en Corse au sujet desquelles des ressortissants du royaume sont poursuivis en justice, a suscité l'indignation d'organisations d'expatriés.
Dix jours après les heurts intercommunautaires de la plage de Sisco, en Haute-Corse, qui ont mené à la poursuite judiciaire de trois Marocains, un certain nombre de voix se sont élevées pour dénoncer l'absence totale de réaction des autorités.
Contacté par le site marocain Yabiladi.com, Boualam Azahoum, président de l'ONG Al Ghorba dédiée aux Marocains vivant à l'étranger, a ainsi estimé avec amertume que «l’assistance juridique ou consulaire ne signifi[ait] rien» pour le royaume chérifien. «Je n’ai pas le souvenir que le Maroc se soit soucié de ses ressortissants», a-t-il regretté, ajoutant qu'il n'aimerait pas être un Marocain vivant en Corse ces temps-ci.
Le dirigeant d'une association du même type, CAP Sud MRE, a par ailleurs confié à Yabiladi.com avoir peur, en tant que père de famille français d'origine marocaine, des scènes de lynchage dont ses proches pourraient être les cibles en France, à l'instar de ce qui a eu lieu selon lui à Sisco. «Ce qui se passe actuellement est inadmissible», a jugé Salem Fkire, déclarant qu'il était temps que le Maroc prenne la défense de ses ressortissants vivant à l'étranger.
Si les autorités du royaume n'ont pris aucune mesure ni fait aucune déclaration au sujet de la rixe en Corse, trois avocats, dont un franco-marocain, se sont proposés en début de semaine de défendre les trois Marocains poursuivis par la justice française.
#Sisco, 3 avocats se proposent de défendre les Marocains impliqués ds la rixe, + de détails: https://t.co/HE8zumhUy2pic.twitter.com/AQllPWTSDM
— RT France (@RTenfrancais) 23 août 2016
L'affaire en question remonte au 13 août, lorsque des violences ont éclaté sur une plage de la commune de Sisco entre des familles d'origine maghrébine et des insulaires.
Cinq jours plus tard, le procureur de Bastia Nicolas Bessone avait déclaré que l'origine de la rixe «incomb[ait] à l'évidence à des membres de la famille» maghrébine, mus par «une logique de caïdat».
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