Violence conjugale : unanimité contre la décision de maintenir Jacqueline Sauvage en prison
Alors que la justice française a refusé sa demande de libération conditionnelle, Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, puis graciée, a su rassembler des soutiens de la droite à la gauche.
Malgré la grâce accordée début 2016 par le président François Hollande, la Française, qui a toujours dit qu'elle avait tué son mari parce qu'il l'avait battue et violée pendant des dizaines d'années, ne sortira pas de prison, a indiqué le procureur de Melun Béatrice Angelelli. Et pour cause, le tribunal d’application des peines s’est prononcé contre sa demande de libération conditionnelle.
Cette décision a suscité l’indignation, à commencer par celle de ses avocates Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini. Cette dernière a tempêté : «Faut-il être un terroriste, faut-il égorger des prêtres pour être libéré ?», faisant référence au placement d’Adel Kermiche, l’un des djihadistes de Saint-Etienne-du-Rouvray, sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique d'Adel Kermiche, l'auteur de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray.
Quand je lis les rapprochements hasardeux et complètement cons faits entre Jacqueline Sauvage et les fichés s pic.twitter.com/DVzF44DprC
— Chien Andalusia (@fandeSassa) 12 août 2016
Sur les réseaux sociaux, certains se sont montrés exaspérés par l’argument, que d’autres ont repris.
Si Jacqueline Sauvage était une terroriste, elle serait en liberté. #Sauvage
— Présidentielle 2017 (@Paris18__) 12 août 2016
L’indignation s’est rapidement répandue sur la toile, où une pétition réclamant «la libération immédiate de Jacqueline Sauvage» a récolté près de 4 000 signatures en à peine deux heures.
Une autre, réclamant la grâce de la Française au président de la République, lancée il y a plusieurs mois, avait obtenu plus de 400 000 soutiens.
De nombreux politiques indignés
Sur Twitter, les hommes et femmes politiques de tous bords sont montés au créneau contre la décision de la justice française.
Battue, condamnée, non-libérée. Cette troisième peine est incompréhensible, Jacqueline Sauvage doit retrouver sa famille au plus vite.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 12 août 2016
Membre du Parti socialiste, la maire de Paris Anne Hidalgo a partagé son avis : «Battue, condamnée, non-libérée. Cette troisième peine est incompréhensible.»
Triste et en colère après le rejet de la libération conditionnelle de #JacquelineSauvage. Un permis de frapper pour tous les hommes violents
— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 12 août 2016
Plus à gauche, le Secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, a lui aussi fait part de son indignation.
Triste et en colère après le rejet de la libération conditionnelle de #JacquelineSauvage. Un permis de frapper pour tous les hommes violents
— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 12 août 2016
Laurence Cohen, sénatrice PCF du Val-de-Marne, a quant a elle adopté un ton résolu : «Nous poursuivrons la bataille pour la libération de Jacqueline Sauvage.»
Si Jacqueline Sauvage était une terroriste, elle serait en liberté. #Sauvage
— Présidentielle 2017 (@Paris18__) 12 août 2016
La présidente du groupe Les Républicains (LR) au conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a elle aussi tweeté : «Restons mobilisés.»
Déçue par la rejet de la demande de libération de Jacqueline Sauvage. Espoir conservé pour la procédure en appel. Restons mobilisés.
— N. Kosciusko-Morizet (@nk_m) 12 août 2016
Jacqueline Sauvage a été condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après avoir vécu 47 ans d'enfer. Son fils s’était suicidé le jour avant le meurtre. Ses trois filles, qui auraient, elles aussi, été violées et battues, avaient témoigné à charge contre leur père au cours du procès.