Cannes 2015, des films, des paillettes et peu de politique

Cannes 2015,  des films, des paillettes et peu de politique
L'affiche officielle du Festival de Cannes 2015
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Le festival de Cannes, premier Festival mondial, est surtout connu pour ses stars mais aussi pour ses sélections de films engagés. La sélection de cette année est cependant moins politique.

2015 semble déroger à la tradition cannoise qui mêle glamour et films politiquement engagés. Cette année, peu de politique, mais beaucoup de stars. Parmi les dix-sept films en compétition, se détache cependant nettement le film du réalisateur français Stéphane Brizé, La loi du marché, dénonciation en règle des violences du marché du travail. Pour les reste, peu de polémiques en vue alors que le Festival s'est créé au fur des années la réputation de mettre en avant des films à forte dimension politique.

Il est en effet loin le temps où la politique n'avait pas droit de cité au Festival de Cannes. En 1956, le Festival avait en effet renoncé à présenter Nuit et Brouillard du Français Alain Renais pour ne pas heurter l'Allemagne. En 1959, un autre film de Resnais, Hiroshima mon amour, ne fut pas sélectionné, cette fois pour ne pas mécontenter les Etats-Unis.

Mais, en 1978, avec l'arrivée à la direction du Festival de Gilles Jacob, le festival défend la liberté d'expression et de création contre la volonté d'Etats qui veulent imposer unilatéralement leurs films. 

S'en suivront des sélections indépendantes de films qui porteront un vrai message politique. Ainsi, en 1975, le Festival récompense par la Palme d'or le film de l'algérien Mohamed Lakhdar-Hamina, Chroniques des années de braise, qui aborde de façon réaliste les débuts de la guerre d'Algérie en 1954. 

Le réalisateur algérien Mohamed Lakhdar-Hamina, première Palme d'or pour un film africain.

1995 sera l'année où la guerre de Yougoslavie s'invitera au Festival avec la sélection puis la Palme d'or pour le film du réalisateur yougoslave Emir Kusturica, Underground. Accusé par une partie de la presse française de propagande pro-serbe, Emir Kusturica exercera son droit de réponse dans la tribune « Mon imposture » où il récusera les accusations proférées à son encontre.

Emir Kusturika recevant la Palme d'Or en 1995.

Le Festival de Cannes semble suivre ainsi les soubresauts de la politique internationale. Son véritable coup d'éclat sera le remise de la Palme d'or 2004 au documentaire de l'américain Mickaël Moore, Fareiheint 9/11.  Il s'agit du deuxième documentaire ayant obtenu cette récompense, après le Monde du Silence en 1956. Fahreinheit 9/11, véritable film à charge contre la présidence de George W. Bush, révèle notamment une part des liens qui existent entre la famille Bush et la famille Ben Laden. 

Le président du Jury, le réalisateur Quentin Tarrentino explique son choix.

D'autre querelles politiques ont émaillé le festival comme en 2010 où des manifestations sont organisées aux abords du Palais des Festivals pour protester contre la présentation du film Hors-la-Loi de Rachid Bouchareb. Ce film franco-algérien avait été accusé par une partie de la droite et de l'extrême-droite française de falsifier l'histoire avec une présentation fausse des massacres de Sétif imputés à l'armée française le 8 aôut 1945.

Autre polémique: le Prix du Jury oeucuménique attribué en 2014 au film franco-mauritanien Timbuktu réalisé par Abdelrrahmane Sissako. Si certaines voix se sont élevées pour dénoncer la vision simpliste du conflit dans le nord-Mali véhiculé par Abdelrrahmane Sissako, son film n'en a pas moins obtenu les honneurs du Festival.

Bande-annonce de Timbuktu.

Depuis quelques années, la sélection du Festival de Cannes a mis l'accent sur le cinéma iranien avec des cinéastes comme Jafar Panahi, ou Mojtaba Mirtahsmab. Peut-être une façon aussi de ne pas céder le pas au Festival de Berlin, connu pour privilégier le cinéma d'auteur très politisé.

Cependant cette année verra un changement important puisque son célèbre directeur général, Gilles Jacob a cedé sa place à Pierre Lescure, ancien directeur de la chaîne Canal Plus. Toute la question est de savoir si ce nouveau directeur du Festival continuera sur le voie tracée par son prédécesseur en permettant la sélection de films à forte tonalité politique.


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