Insémination post-mortem : la France autorise un transfert de sperme réclamé par une veuve espagnole

Une jeune femme espagnole a obtenu mardi 31 mai du Conseil d'Etat le transfert, en Espagne, du sperme de son mari défunt en vue d'une insémination post-mortem, une pratique interdite en France mais autorisée dans son pays.
Le refus d'exportation est «une atteinte manifestement excessive à son droit au respect de la vie privée et familiale», a estimé la plus haute juridiction administrative à l'appui de sa décision. Il ordonne de prendre «toutes les mesures nécessaires pour permettre l'exportation des gamètes vers l'Espagne».
Info: Le Conseil d'Etat autorise le transfert de sperme réclamé par une veuve espagnole, en vue d'une insémination post-mortem.
— Meuse Fm (@MeuseFm) 31 mai 2016
«Il s'agit d'une décision extraordinaire au sens premier du terme qui est tout à fait liée à la situation exceptionnelle» de Marianna Gonzalez-Gomez-Turri, a déclaré à l'AFP David Simhon, l'un de ses avocats. «Nous sommes extrêmement satisfaits de cette décision. Nous souhaitons le transfert des gamètes dans les plus brefs délais, dans les meilleures conditions possibles», a-t-il ajouté.
Lorsque son conjoint était tombé malade, il avait fait congeler ses gamètes à Paris
Le Conseil d'Etat a suivi l'avis du rapporteur public, Aurélie Bretonneau, qui s'était déclaré vendredi favorable à la demande de Mme Gonzalez-Gomez-Turri, relevant la nature «exceptionnelle» de la situation. Mariana Gomez-Gonzalez était mariée à un Italien, Nicola Turri, mort d'un cancer en juillet 2015 à Paris où le couple résidait alors.
Lorsque son conjoint était tombé malade, il avait fait congeler ses gamètes à Paris, la chimiothérapie ayant pour conséquence de rendre stérile. Depuis son décès, son épouse, se battait pour obtenir l'exportation du sperme de son mari en Espagne où l'insémination post-mortem est autorisée, contrairement à la France qui réserve la procréation médicalement assistée aux couples en âge de procréer.
La jeune veuve a entamé ces démarches au nom du respect de leur projet de conception d'un enfant et de son droit à décider elle-même de sa vie. Sa demande avait été précédemment rejetée par un tribunal administratif.
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