Loi travail : grève à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, à l'arrêt à partir de jeudi
Les salariés de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine ont décidé mardi 24 mai de rejoindre le mouvement contre la loi travail et de se mettre en grève. Dès jeudi 26 mai, les deux réacteurs de la centrale seront à l'arrêt.
Le mouvement de grève contre la loi travail s'intensifie dans le secteur du nucléaire. Les salariés de la centrale de Nogent-sur-Seine, dans le département de l'Aube, ont voté la grève et l'arrêt de la production d'électricité.
«Notre but n'est pas de faire tomber le réseau, mais on passe au cran supérieur», indique Arnaud Pacot, secrétaire général CGT-Energie Aube. La décision a été prise lors d'une assemblée générale du personnel où une centaine de salariés du site étaient présents.
Lors des précédentes journées de mobilisation, des baisses cumulées de 10 000 à 13 000 mégawatts dans les centrales nucléaires françaises avaient eu lieu. Mardi 24 mai, des coupures d'électricité se sont produites dans certains quartiers de Nantes et de Marseille.
A Nogent-sur-Seine, les syndicalistes espèrent un arrêt complet de la centrale. Le réacteur numéro 1 de la station étant déjà à l'arrêt pour des raisons techniques, c'est le réacteur numéro 2 qui sera arrêté jeudi 26 mai. Un arrêt de la production d'électricité qui risque de durer, puisque il faut trois à cinq jours au total pour effectuer la procédure de relance des réacteurs.
Quelles conséquences ?
Il est «difficile» de prévoir les conséquences d'un tel mouvement sur la production électrique, reconnaît un porte-parole d'EDF, interrogé par l'AFP: «Cela pourrait entraîner des baisses de charge en cas de forte mobilisation sur les sites, tout dépendra de l'ampleur de la grève.»
La CGT-Energie a appelé à un mouvement d'action, notamment dans les centrales nucléaires, «le plus fort possible» jeudi 26 mai, contre la loi travail bien sûr mais aussi pour faire entendre ses inquiétudes quant à l'avenir de la branche énergétique. «C'est le moment d'accentuer la mobilisation. Nous appelons à un mouvement le plus fort possible», a déclaré Marie-Claire Cailletaud, la porte-parole de la fédération nationale mines-énergie (FNME-CGT).
Le secteur de l'énergie est particulièrement touché par le mouvement de contestation contre la loi travail. Pour rappel, c'est près de 1 200 stations-service seraient en pénurie totale ou partielle sur le territoire national à cause du blocage de plusieurs dépôts de carburant et raffineries.