Pénurie d'essence : le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats continue (VIDEO)

Pénurie d'essence : le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats continue (VIDEO) Source: Reuters
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Près de 1 200 stations-service seraient en pénurie totale ou partielle sur le territoire national à cause du blocage et de la grève des opposants au projet de loi travail de plusieurs dépôts de carburants et de raffineries.

«Sur 12 000 stations-service en France, seules 816 sont en rupture de stock total, et 800 sont en rupture partielle, soit moins de 20 % des points de ravitaillement d'essence», a  expliqué le secrétaire d’Etat au transport Alain Vidalies sur les ondes d’Europe 1 ce dimanche 22 mai. Le gouvernement s'est voulu rassurant. Si certaines régions, notamment la Normandie, le Nord et la Bretagne sont particulièrement touchées, le ministre a assuré que la France ne connaîtrait «pas de pénurie de carburant», même si les grèves venaient à perdurer la semaine prochaine. «Dans le pire des cas, dans les agglomérations les plus touchées, il reste 60 % des stations qui fonctionnent, donc on ne peut pas parler de pénurie», a-t-il estimé.

Hier, le directeur général de l'Energie et du Climat au ministère de l'Environnement, Laurent Michel déclarait que sur «une centaine de gros dépôts» en France, «cinq sont actuellement bloqués». Trois le sont par des actions extérieures de la part des opposants à la loi travail, au Havre (Seine-Maritime), à Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme), entre Douchy-les-Mines et Haulchin (Nord), et deux dépôts de carburants sont bloqués en raison de la grève de leurs salariés (à Donges en Loire-Atlantique et à Dunkerque).

Bras de fer entre le gouvernement et les syndicats

Quant aux raffineries, sur les huit que compte la France, six sont actuellement en grève : celle de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), de Donges (Loire-Atlantique), de Grandpuits (Seine-et-Marne), de Feyzin (métropole de Lyon) et de Provence-la-Mède (Bouches-du-Rhône), ainsi que la raffinerie Petroineos de la Laréva, à Martigues (Bouches-du-Rhône). Le mouvement de grève pourrait se durcir : «On ne bougera pas tant que la loi travail ne sera pas retirée, cela va durer au moins toute cette semaine», a déclaré sur RMC Emmanuel Lépine de la CGT-Pétrole.

Même discours ce lundi 23 mai sur les ondes de RTL de la part de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT: «Nous promettons que si le gouvernement ne retire pas son projet, les mobilisations vont continuer, s'amplifier. La balle est dans le camp du président de la République.»

Du côté de l’exécutif, c’est la fermeté qui prévaut: «Nous allons continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts», a promis dimanche le Premier ministre Manuel Valls depuis Tel-Aviv, au cours d'une interview pour BFM TV et la chaîne israélienne i24 News. «Nous allons créer les conditions pour que, dès demain et massivement, ces dépôts puissent fonctionner à nouveau», a renchéri le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies au JT de France 2 le 22 mai, distinguant les dépôts dont les salariés «exercent leur droit de grève» de ceux «dont l'accès est interdit par des gens qui, à l'extérieur, font des barrages». Sur iTélé ce lundi matin, le ministre des finances Michel Sapin est allé encore un peu plus loin, qualifiant certaines actions syndicales d'«illégitimes».

«J'ai du mal à supporter que des salariés soient pris en otage, que des Français soient pris en otage, alors même que nous avons beaucoup avancé», a déclaré quand à elle la ministre du Travail, Myriam El Khomri, lundi 23 mai.

«Nous avançons pour permettre à notre pays d'avoir un peu plus de capacité d'adaptation, pour mieux répondre à des pics de commandes, des pics d'activité et pour développer des droits qui sont plus en lien avec le monde du travail, je pense par exemple au droit à la formation», a-t-elle ajouté. La ministre effectuait une visite sur le thème des dispositifs d'aide à l'emploi, notamment dans les quartiers nord de Marseille.

Sur les réseaux sociaux, certains responsables politiques expriment leur exaspération vis-à-vis des syndicats, comme le député républicain des Alpes maritimes Eric Ciotti pour qui le coup de force des syndicats «paralyse la France qui travaille» et «tuera la France»:

Des propos proches de ceux de Bruno Le Maire: le candidat à la primaire LR décrivait aux micros d'Europe 1 lundi 23 mai une CGT «à la dérive»:

Enfin, si certain pointent du doigt les syndicats, d'autres préfèrent critiquer le discours du gouvernement à propos du risque de pénurie d'essence comme la conseillère départementale LR du Morbihan Soizic Perrault :

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