Calais : les migrants désertent le sud de la Jungle et trouvent refuge... dans la partie nord
Alors que la démolition de la partie Sud de la Jungle se poursuit, les migrants, forcés de quitter leurs abris de fortune ne savent plus où se rendre. Une correspondante de RT a pu parler avec des migrants de leurs alternatives.
Les cabanes ont désormais laissé place à des tas de planches de bois incendiés dans la partie Sud de la Jungle. Si le démantèlement contraint les migrants à quitter les lieux, certains irréductibles refusent toujours de s'éloigner du camp.
Biggest clashes in the #CalaisJungle today have been between hailstones and journalists' faces pic.twitter.com/geq89Z0TOP
— Polly Boiko (@Polly_Boiko) 2 mars 2016
De nombreux réfugiés restent désespérément sur place dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne. Parmi eux, beaucoup refusent un hébergement dans les centres d'asile, où ils craignent d'être contraints de procéder à une demande d'asile en France et ainsi de devoir oublier le rêve britannique.
74 caravanes déplacées dans la zone nord.
— Polyvalence (@AssoPolyvalence) March 2, 2016
Mais pas de point d'eau et/ou de latrines.#Calais#LT#Jungle
Ils tentent alors de «gagner du temps» en passant dans la partie Nord,qui n'a pas encore été démolie, rapporte Polly Boiko, journaliste et correspondante pour RT. Lorsque que ce dernier demande à un migrant où il compte partir, la réponse traduit son égarement :«de l'autre côté, mais je ne sais pas où», «Au sud du lac ils veulent tout détruire, nous pensons qu'ici nous serons en sécurité», dit un autre migrant en faisant référence à la partie Nord de la Jungle. Une bénévole, active dans le camp, a de son côté insisté sur le fait que la relocalisation des réfugiés n'allait pas résoudre le problème. «Ces gens existent, ils ne vont pas disparaître si vous supprimez les abris», dit-elle.
Le processus de démolition a commencé lundi et a donné lieu à de nombreux affrontements entre la police anti-émeute et les demandeurs d'asile. Les heurts se sont poursuivis mardi où des incendies ont été signalés. Plusieurs demandeurs d'asile ont grimpé sur les toits de leurs abris dans l'espoir de ralentir le processus de démolition. Du gaz lacrymogène et des canons à eau ont alors été utilisés par la police pour maintenir les migrants hors de la zone du camp. Le troisième jour a en revanche été beaucoup plus calme.