Anonymous : retour sur les meilleurs moments d’un procès… insolite

Mardi, trois membres du groupe d'activistes étaient jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffusé les informations personnelles de centaines de policiers. Un procès qui a eu son lot de saillies drolatiques.
Un jugement où l’un des «hackers» se fait appeler «Calin». Mardi 23 février, à la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris, on partait sur de solides bases niveau cocasserie. «Calin» donc, mais aussi «Sunki» et «Bobert69» devaient répondre à la barre de leur exploit datant de 2012. Les trois comparses sont accusés d’avoir, cette année-là, piraté une base de données sur le site du syndicat de police SGP-FO. Une fois en possession des noms, prénoms, adresses mail et numéros de téléphone de 541 policiers, ils les ont mis en ligne. Un an de prison avec sursis et 5 000 euros d’amendes ont été requis à l’encontre de chacun des suspects. Le jugement a été mis en délibéré au 22 mars. En attendant, RT France vous propose les meilleurs moments de ce procès pittoresque.
En savoir plus : trois «Anonymous» jugés pour avoir fait fuiter les coordonnées de policiers : délibéré le 22 mars
«J’ai l’honneur de vous annoncer que je vais être papa»
Les jeunes hommes, âgés de 22 à 27 ans, ont été confondus à la suite d’une dispute entre activistes. Lorsque la présidente demande à Quentin alias «Sunki» de lui décrire le mouvement Anonymous, il a bien du mal :
Quentin : "c’est un mouvement qui est compliqué à décrire. N’importe qui peut se revendiquer #Anonymous Il n’y a pas de structure."
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Quentin : "les revendications sont de défendre la liberté d’expression. C’est vraiment des idées qui sont défendues."
Les choses se gâtent quand la présidente lui demande le rapport entre ces valeurs et un syndicat de police :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Présidente : "Quel est le rapport entre la défense de la liberté d’expression et un syndicat de police ?"
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Quentin : Silence ...
"Ca fait partie des moments où ça partait dans tous les sens".
Mais cette entrée en matière est loin de refléter le niveau de certaines répliques. Ainsi, on s’aperçoit que Quentin prenait un peu trop le monde virtuel à cœur :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Quentin : "à l’époque, pour moi un numéro de téléphone et une adresse email, ça restait virtuel …"
Florent ou «Robert69» n’est pas en reste. On fantasme souvent sur le terrible attirail technologique des hackers. Détrompez-vous, «Robert69» vous rassure :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Florent : "j’ai pas mal de logiciels qui peuvent paraître offensifs pour d’autres mais que j’utilise dans un cadre personnel."
D’ailleurs, le jeune homme se montre courageux. Fini pour lui les masques de Guy Fawkes, il avance désormais à visage découvert :
Quentin : je ne me cachais pas derrière #Anonymous La preuve : je suis à visage découvert devant vous.
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
- Vous n’avez pas vraiment le choix
Le rôle du tribunal n’était pas évident aujourd’hui. Le langage utilisé dans le petit monde des pirates informatiques peut être compliqué à… assimiler :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Quentin : "je n'ai pas tapé "police" dans Google, j'ai tapé : " inurl:=?.php ..."
La présidente : " .... d'accord"
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Ce moment où un des prévenus explique au tribunal ce qu'est une "injection SQL".
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Ce moment où Quentin essaie une nouvelle fois d'expliquer son métier ... et où vraisemblablement le tribunal ne comprend rien.
Drame de la très individualiste société de consommation, Quentin ne cherchait qu’un peu de lumière :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Quentin : "je n’ai jamais cherché à nuire à qui que ce soit. Mais à attirer l’attention …"
Mais, pardonnons leur. Après tout, Quentin est toujours prêt à remplir ses devoirs civiques en prévenant gentiment la police des failles de son système informatique :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Quentin explique qu'avant "l'attaque", il avait prévenu le webmaster du site du syndicat de police de sa vulnérabilité.
Après tout, ce sont des hommes comme les autres. Lucas, alias «Calin», aime décidément faire dans la tendresse :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Ce moment où Lucas ajoute à la barre : "j'ai l'honneur de vous annoncer que je vais être papa d'un enfant".
Du côté des avocats, il y a aussi du lourd
Maîtres Merchat (partie civile) et Garnier, Laguens et Hy pour la défense, ont rivalisé d’arguments pour faire pencher le tribunal en leur faveur. Et nous ont offert de beaux moments.
A commencer par Me Merchat, qui s’est offusqué du nouveau «courrier» de ses clients :
#Anonymous#Plaidoirie
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Me Merchat (PC) : "certains policiers se sont retrouvés avec des mails de promotion pour des revues pornos."
D’ailleurs, le conseil en a profité pour pousser un coup de gueule. On ne touche pas aux adresses mail :
#Anonymous
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Me Merchat (PC) : "j’ai la sottise d’être attaché à mon adresse mail. Pour certains policiers, ça les a embêté d'en changer."
Me Laguens a souligné le côté fragile de Lucas, son client. Comment un tel être pourrait-il être si méchant ? :
#Anonymous Me Laguens : "il faut quand meme rappeler que son pseudo c'est Câlin, son mail Grosnounoursbleu et son adresse IP chez sa mère"
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Mais celui qui a bénéficié de la meilleure défense, c’est Quentin. Me Hy a sorti l’artillerie lourde. Comment condamner un autre Edward Snowden voir un prochain… Jean Moulin :
#Anonymous#Plaidoirie
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Me Hy :"Quentin n'est ni un ado attardé, ni un dangereux hacker. C'est d'abord un lanceur d'alerte."
#Anonymous#Plaidoirie Me Hy :"eux ont compris ce que les plus de 20 ans ne comprennent pas : le prochain Jean Moulins sera un geek."
— Charlotte Piret (@ChPiret) 23 Février 2016
Reste à voir si ces arguments convaincront le tribunal. Réponse le 22 mars.