Les cinq déclarations les plus ultralibérales du ministre socialiste Emmanuel Macron
Le ministre de l'Economie, qui a de nouveau défrayé la chronique avec des propos controversés sur l'assurance chômage et les salariés, est en réalité habitué à tenir des propos qui font parler d'eux.
Interrogé sur la radio française RMC ce 20 janvier, Emmanuel Macron a déclaré que «la vie d’un entrepreneur, elle est bien souvent plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier», avant de préciser que ce dernier «peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties». Sur les réseaux sociaux, la phrase de l'ancien banquier de chez Rothschild a fait réagir.
Qu'il aille dire ça aux 6 millions de chômeurs de notre pays ! #Macron#BourdinDirect#Chômagepic.twitter.com/2HLXWX71qX
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 20 Janvier 2016
Macron ce matin : " Être entrepreneur est plus dur qu'être salarié. Les entrepreneurs risquent de tout perdre, EUX." Coucou les #Goodyear...
— Antoine Chudzik (@AntoineChu) 20 Janvier 2016
Le même jour, à l’antenne de BFMTV, le ministre a également reconnu être favorable à la modification des règles d’indemnisation, de la durée, et du montant de l’assurance chômage.
Interrogé par le quotidien économique Les Echos lors d'une visite au salon du high-tech de Las Vegas début 2015, Emmanuel Macron assure qu'«il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires». Là encore, le buzz n'était pas loin vis-à-vis de cette déclaration, peu habituelle de la part d'un élu socialiste.
Macron : "Les jeunes Français doivent avoir envie de devenir milliardaires." Ministre d'un Hollande qui disait : "Je n'aime pas les riches"
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) 6 Janvier 2015
Fin 2014, dans une émission de la chaîne britannique BBC consacrée à la France et baptisée «Quelle catastrophe !», le ministre avait déploré que son pays n’ait pas suivi la vague ultralibérale mise en place par Margaret Thatcher dans les années 1980, qui avait ensuite déferlé sur le monde.
«Quand on compare [la France] avec le Royaume-Uni dans les années 80, la grande différence est que nous n’avons pas assuré [les réformes] à l’époque. Les Français se rendent compte que les autres ont décidé de changer et que nous sommes les seuls à ne pas réformer notre propre système», avait alors assuré Emmanuel Macron, avant de conclure : «les gens pensent que nous avons besoin de réformes. Nous voulons faire des réformes, alors nous allons faire des réformes».
"#Macron est le fils spirituel de Margaret Thatcher." Jacques Généreux. Débat #Marianne.
— Alexis Taban (@Tocqueville53) 26 Octobre 2015
Il n'en avait pas fallu plus pour que le socialiste soit qualifié sur les réseaux sociaux de «fils spirituel de Margaret Thatcher», figure britannique ultralibérale qui est loin de faire l'unanimité à gauche.
Quoiqu'il en soit, Emmanuel Macron qui n'a jamais caché son affiliation au courant économique libéral, poursuivait, le 27 septembre sur la radio française Europe 1 : «le libéralisme est une valeur de gauche».
Devant le Medef, en août 2015, le ministre de l’Economie du gouvernement Hollande avait fait part de ses positions personnelles : «La gauche a cru un temps que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C'étaient des fausses idées».
Je ne suis candidat à aucun poste ministériel ni à aucun texte de loi : je suis farouchement favorable à la réforme radicale.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 20 Janvier 2016
Cette déclaration faisait écho à une prise de position antérieure, à l’égard des 35 heures de travail, lors de laquelle il avait estimé : «Pourquoi ne pas donner à toutes les entreprises la possibilité de déroger aux règles sur le temps de travail et sur les rémunérations, en cas d’accord majoritaire avec les syndicats ?»
Dans l’émission BFM Business, l’économiste Nicolas Doze avait estimé que cette proposition était une véritable «bombe atomique», et que Macron envisageait en fait, à demi-mots, de revenir à une semaine de travail de 39 heures, sans en augmenter la rémunération.
En septembre 2015, le ministre socialiste s’en était pris au statut de fonctionnaire, dont il avait estimé qu’il n’était «plus adéquat» et «plus justifiable compte tenu des missions». Au cours d’un débat public organisé par le think tank universitaire «En temps réel», il avait ainsi affirmé : «On va progressivement entrer dans une zone – on y est déjà d’ailleurs – où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable».