Assemblée nationale : les députés français rejettent la confiance à François Bayrou, chute du gouvernement

Assemblée nationale : les députés français rejettent la confiance à François Bayrou, chute du gouvernement© Thierry Nect Source: Gettyimages.ru
François Bayrou, Premier ministre de la République française [Photo d'illustration].
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Le Premier ministre François Bayrou a été renversé ce 8 septembre, à l’issue d’un vote de confiance largement rejeté par les députés, une première sous la Ve République. François Bayrou doit remettre à Emmanuel Macron la démission du gouvernement.

« L’Assemblée nationale n’a pas approuvé la déclaration de politique générale. Conformément à l’article 50 de la Constitution, le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement », a annoncé ce 8 septembre la présidente de la chambre basse du Parlement français Yaël Braun-Pivet. Sur 558 suffrages, seuls 194 ont été en faveur du Premier ministre, contre 364. Si cette chute était attendue, elle n’en constitue pas moins une première dans l’histoire de la Ve république.

« Cette épreuve de vérité je l’ai voulue », avait déclaré le Premier ministre durant son discours de politique générale. Un dernier discours, en début d’après-midi, à la suite duquel les présidents de groupe s’étaient succédés, plusieurs heures durant, à la tribune de l’Assemblée nationale.

« Nous n’avons pas besoin de constats, nous avons besoin d’actes », avait asséné Éric Ciotti, président du groupe Union des droites pour la République (UDR), en réponse à cette énième intervention de François Bayrou marquée par des propos alarmistes sur la situation financière du pays. « Vous êtes les artisans de la débâcle française », a fustigé Ciotti avant de déclarer : « vous craquez des allumettes sur des flaques de kérosène depuis huit ans, mais nous devrions vous faire confiance pour éteindre l’incendie ? »

« Dirigeants de droite comme de gauche, vous êtes coupables ! », a asséné la présidente du groupe Rassemblement national (RN), Marine Le Pen. « Vous ne pouvez pas pleurer devant les caméras les conséquences des méfaits que vous avez vous-mêmes commis », avait poursuivi la députée du Pas-de-Calais, appelant à une nouvelle dissolution, qui selon elle « n’est pas un caprice ».

Pour sa part, dans un discours mettant en garde contre « les vieux démons » qui « rongent » la politique française – l’instabilité qui « a failli souvent emporter notre république » à l’heure où quatre Premiers ministres se sont succédé en deux ans –, Laurent Wauquiez a renvoyé François Bayrou aux propositions formulées par son parti et dont il n’aurait pas tenu compte.

Évoquant un sentiment de « gâchis », s’adressant à François Bayrou, le patron des députés LR a de nouveau souligné  les deux exigences « très simples » qu’auraient les Français : faire de « vraies économies et pas des augmentations d’impôts déguisées » et que ce ne soient pas toujours les mêmes qui paient : la France qui travaille » et celle qui « a travaillé toute sa vie ».

Attal appelle à un « changement de modèle »

De son côté, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, aujourd’hui à la tête du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée, a plaidé la responsabilité. Celle, selon lui, « d’avoir toujours refusé la course aux postures et la collection de lignes rouges, d’avoir toujours préféré le dialogue et le débat » et d’avoir « accepté par deux fois un gouvernement dirigé par une personnalité ne venant pas de notre parti politique». Gouvernement que la macronie n’aurait « jamais tenté » de « déstabiliser », car « jamais nous n’avons voulu déstabiliser la France ».

À l’instar de François Bayrou, l’ancien locataire de Matignon (janvier – septembre 2024) a brandi la menace sur « la crédibilité de la France ». « À force d’instabilité, nous prenons des risques inconsidérés », a-t-il affirmé et d’insister : « qui écoute la voix d’un pays qui perdrait sa souveraineté économique et financière ? », estimant qu’il s’agissait là de « risques existentiels et nous ne pouvons pas les prendre ».

« Le macronisme ne gouverne plus que par la peur », fustige Panot

« La réalité c’est qu’on ne peut pas faire tourner la France de 2025 avec un modèle de 1945 », estimant que les crispations lors de l’examen du budget c’est « parce qu’il met au jour chaque année plus violemment le fossé béant entre le modèle de l’après-guerre et les réalités du monde d’aujourd’hui », plaidant pour un « changement de modèle ».

« Tant d’efforts, pour gouverner seuls contre tous, et vous voilà a déplorer un déficit que vous avez vous-même creusé. Votre numéro de prophète de pacotille n’amuse plus personne ! », a pour sa part tancé Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI). « Impopulaire, minoritaire détesté, le macronisme ne gouverne plus que par la peur », évoquant le « spectre » d’une crise financière « agité sur toutes les télévisions du pays » par François Bayrou.

« Les spéculations hasardeuses du Mozart de la Finance nous ont coûté 1 000 milliards de dette supplémentaire » a-t-elle poursuivi, l’accusant d’avoir « appauvri l’État » et « mit à sac le financement de la sécurité sociale ». « Voler deux ans de vie avec la retraite à 64 ans ne vous a pas suffi, il fallait pour gaver ceux qui avaient déjà tout priver ceux qui n’avaient rien de la tranquillité même de ce rien. Vous resterez dans l’histoire comme cette oligarchie rapace qui ne supporte pas que les gens puissent profiter des petits bonheurs de la vie », a-t-elle encore déclaré, évoquant un « jour de soulagement pour des millions de Français ».

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