Scandale à France Inter : le porte-parole du RN annonce saisir le procureur
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Le porte-parole du Rassemblement national (RN) Julien Odoul a annoncé ce 8 septembre qu’il saisissait le procureur de la République. Une démarche qui survient après la publication par L’Incorrect d’extraits d’une discussion – filmée à leur insu – entre deux journalistes de la radio publique et deux cadres du Parti socialiste.
« Les journalistes du service public Patrick Cohen et Thomas Legrand ont été surpris en pleines magouilles avec des élus du Parti socialiste. » Dans un message posté sur X, le porte-parole du Rassemblement national et député de l’Yonne Julien Odoul a annoncé qu’il saisissait le procureur de la République « pour qu’il vérifie s’il y a eu détournement de fonds publics et financement illégal de parti ».
Une déclaration qui survient après la diffusion par le mensuel L’Incorrect d’extraits vidéo montrant un échange entre les journalistes Patrick Cohen (France Inter, France TV) et Thomas Legrand (France Inter, Libération) avec deux membres du Parti socialiste (PS) : l’eurodéputé Pierre Jouvet, secrétaire général du parti, et Luc Broussy, président du Conseil national du PS.
Au menu de leur discussion, notamment, le sort de Rachida Dati lors des élections législatives de 2026 à Paris et le positionnement de Raphaël Glucksmann en vue de la présidentielle de 2027. « À Paris c'est risqué avec Dati ? », peut-on notamment entendre Thomas Legrand interroger, avant de poursuivre : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick et moi ». Des propos litigieux qui ont valu au chroniqueur une mise à pied par France Inter.
« Je pense que c’est très grave, je pense que cela en dit long sur le service public, sur l’idée que ces gens se font du service public », avait dénoncé dans la matinée le vice-président du RN et député du Nord Sébastien Chenu, sur le plateau d’Europe 1 et CNews. Il avait annoncé son intention de faire un signalement au procureur. « L’audiovisuel public, on a bien compris, c’est la gauche qui parle avec le portefeuille des Français », avait-il fustigé, dénonçant un « détournement » de ce service public.
Patrick Cohen entend poursuivre « tous ceux qui ont repris et diffusé cette vidéo »
De son côté, Patrick Cohen, qui était présent ce 8 septembre au micro de cette même radio publique, n’entend pas en rester là. Il était « davantage dans une posture d'écoute », a souligné un salarié de France Inter auprès de La Tribune Dimanche, justifiant la différence de traitement avec Thomas Legrand.
« Tous les coups sont permis, c'est hallucinant », a fustigé Patrick Cohen auprès de l’hebdomadaire, dénonçant un « vol de conversation privée » et assurant qu'une « plainte va être déposée ». « Nous sommes d'ailleurs en train de regarder si on peut l'étendre à tous ceux qui ont repris et diffusé cette vidéo », a-t-il ajouté.
Pour leur part, les détracteurs du journaliste rappellent qu’en février 2018, celui-ci avait salué la « saine curiosité » d’un journaliste qui avait eu recours à des étudiants afin d’obtenir des enregistrements sonores d’une intervention de Laurent Wauquiez, alors président du parti Les Républicains, lors d’une intervention devant les étudiants de l’EM Lyon où il avait tenu des propos sans filtre à l’encontre des ténors de son parti, provoquant un tollé politico-médiatique.
« Ce n’est pas un rendez-vous secret, une enceinte scolaire ou universitaire c’est un endroit public. Bien sûr, la loi dit qu’on ne doit pas enregistrer les gens à leur insu, mais il y a une démarche journalistique qui me semble tout à fait légitime », avait encore justifié Patrick Cohen. Du côté d’une partie des médias français, cette « fuite » avait interpellé, dans la mesure où Laurent Wauquiez intervenait devant un large auditoire et avait lui-même déclaré : « Dès que j’ai plus de deux personnes autour de moi, il faut toujours que je me dise que tout ce que je dis va sortir. »
