Métiers en tension en France : une liste actualisée et controversée pour répondre aux besoins du marché

Métiers en tension en France : une liste actualisée et controversée pour répondre aux besoins du marché© Wiki commons
Un café parisien, rue Vivienne : Le Vaudeville dans le deuxième arrondissement de Paris.
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Publiée le 22 mai, la liste actualisée des métiers en tension facilite le recrutement de travailleurs étrangers et la régularisation de sans-papiers. Établie par région, elle répond aux besoins économiques tout en suscitant des débats.

L’arrêté actualisant la liste des métiers en tension a été publié le 22 mai au Journal officiel, après plusieurs reports. Établie par région, elle recense environ 80 métiers en manque de main-d’œuvre, comme les cuisiniers, aides à domicile, maraîchers, ouvriers du bâtiment ou agents d’entretien. Cette mise à jour, prévue par la loi immigration de janvier 2024, vise à répondre aux difficultés de recrutement tout en favorisant l’intégration des travailleurs étrangers.

Une liste révisée annuellement

Cette liste, révisée annuellement, poursuit deux objectifs majeurs. D’abord, elle exempte les employeurs de déposer une offre d’emploi préalable pour recruter des travailleurs hors UE dans ces métiers, accélérant ainsi les embauches. Ensuite, elle sert de base à l’admission exceptionnelle au séjour (AES), permettant à des sans-papiers justifiant trois ans de résidence en France et un an d’activité dans un métier en tension de demander une régularisation sans l’accord de leur employeur. Cette mesure, applicable jusqu’en 2026, incarne le volet social de la loi immigration, bien que la délivrance des titres reste à la discrétion des préfets.

La méthodologie de cette liste, élaborée en concertation avec les partenaires sociaux, combine un critère de tension de recrutement et la présence significative de travailleurs non communautaires.

Des critiques professionnelles et politiques

Cependant, des critiques émergent. L’U2P déplore l’absence de métiers comme les bouchers ou boulangers, pourtant en pénurie.

La CFDT, par la voix de Lydie Nicol, fustige une concertation insuffisante et un retard qui freine la régularisation par le travail. Dans l’hôtellerie-restauration, où France Travail estime un besoin de 336 000 emplois en 2025, Franck Trouet, du GHR, salue l’inclusion des cuisiniers, mais regrette l’exclusion des serveurs ou plongeurs à Paris.

Sylvain Catherine, économiste et professeur à la prestigieuse école de commerce Wharton en Pennsylvanie, se montre critique : « Lorsqu’un secteur est à la fois massivement subventionné et sous tension, la politique la plus logique est de supprimer les subventions pour réduire la tension ».

Le président de Reprenons le contrôle Charles-Henri Gallois dénonce la mesure en affirmant sur X : «  Le gouvernement macroniste continue à faire pression à la baisse sur les salaires. Les métiers dits en tension sont dans 99 % des cas difficiles et mal payés. Ils contribuent à perpétuer cela avec l'immigration massive ». Il met par ailleurs en cause le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui avait demandé aux préfets début mai de durcir les critères de naturalisation.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, insiste sur le recrutement prioritaire des étrangers en situation régulière au chômage, tandis que la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, défend une approche équilibrée, articulant besoins économiques et réalités humaines. Pourtant, des voix s’élèvent, notamment sur les réseaux sociaux, dénonçant une concurrence déloyale et un manque de valorisation des chômeurs français.

Cette liste, bien que pragmatique, ravive le débat sur l’attractivité des métiers en tension et les salaires, souvent jugés insuffisants, dans un contexte où l’immigration devient une variable d’ajustement économique et alors que l’influent think tank Terra Nova préconise l'admission de 250 000 à 310 000 travailleurs par an.

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