Croissance atone et inflation persistante : la France en difficulté en 2025

En 2025, la France affiche une croissance limitée à 0,1% au premier trimestre, tandis que l’inflation reste élevée. Les ménages, entreprises et finances publiques subissent les effets d’un contexte économique et politique incertain.
L’économie française traverse une passe difficile en 2025, marquée par une croissance quasi nulle et une inflation tenace. Selon l’Insee, le PIB n’a progressé que de 0,1 % au premier trimestre, après un recul équivalent fin 2024. Cette performance, bien en deçà des attentes, reflète un ralentissement généralisé des moteurs économiques. La consommation des ménages, qui représente plus de 50 % du PIB, a chuté de 0,6 %, affectée par une prudence accrue face aux incertitudes politiques et économiques. Le taux d’épargne, à 18 % du revenu disponible, reste élevé, limitant les dépenses.
Investissements en berne et inflation au ralenti
Les investissements, qu’ils soient publics ou privés, sont également en berne (-0,2 %), pénalisés par les restrictions budgétaires et la frilosité des entreprises. Les mesures destinées à réduire le déficit public, incluant baisses de dépenses et hausses de prélèvements, amputent la valeur ajoutée des entreprises de 0,9 point, selon l’Insee. Le commerce extérieur, avec un déficit aggravé, contribue négativement à la croissance (-0,4 point). Ces faiblesses sont exacerbées par un contexte international tendu, marqué par la hausse des droits de douane américains et des tensions géopolitiques. Dans ce climat morose, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, défend l’objectif de croissance et la réduction du déficit à 5,4 % et se montre résolument optimiste.
"Le chiffre est tombé : La croissance au premier trimestre 2025 est de 0,1%, conforme à nos prévisions. Nous sommes en bonne voie pour atteindre les 0,7 % en 2025" assure le ministre @Eric_R_Lombardpic.twitter.com/2idAoC1Yue
— Sud Radio (@SudRadio) April 30, 2025
L’inflation, bien que légèrement ralentie, continue de peser sur le pouvoir d’achat. Malgré l’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne, les prix restent élevés, notamment dans l’alimentation et l’énergie, freinant la reprise de la consommation. Les prévisions pour 2025 ont été revues à la baisse : le gouvernement table désormais sur une croissance annuelle de 0,7 %, contre 0,9 % initialement, tandis que l’OFCE anticipe seulement 0,5 %. La Banque de France partage cet objectif modeste de 0,7 %, espérant un rebond à 1,1 % en 2026.
Cependant, les enquêtes de conjoncture révèlent une confiance érodée chez les ménages et les entreprises alors que le marché de l’emploi est menacé par les plans sociaux, accentuée par l’instabilité politique d’un gouvernement minoritaire. Si la France évite pour l’instant la récession, les perspectives restent fragiles, et un véritable redressement économique semble encore lointain.