Salles de shoot : l’État français poursuivi pour inaction

Salles de shoot : l’État français poursuivi pour inaction© Wiki commons
Des banderoles tendues par des riverains parisiens contre l'installation d'une salle de shoot
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L’ONG Médecins du Monde attaque l’État français en justice, dénonçant son obstruction aux haltes soins addictions. Alors que l’expérimentation des deux salles de consommation à moindre risque doit s’achever en 2025, les associations exigent leur pérennisation et l’ouverture de nouvelles structures.

Médecins du Monde, soutenue par la Fédération Addiction et Aides, a déposé deux recours le 14 avril devant les tribunaux administratifs pour contraindre l’État français à agir sur le dossier des haltes soins addictions (HSA), communément appelées « salles de shoot ». Ces structures, implantées à Paris et Strasbourg depuis 2016, permettent aux personnes dépendantes de consommer des drogues dans des conditions sanitaires « sécurisées » tout en bénéficiant d’un accompagnement social et médical. L’ONG accuse l’État d’« inaction » et d’« obstruction », notamment pour avoir bloqué l’ouverture d’une HSA à Marseille et laissé planer l’incertitude sur l’avenir des deux salles existantes, dont l’expérimentation s’achève fin 2025.

Le premier recours, qualifié d’« historique » par Me Vincent Brengarth, avocat de l’ONG, vise à obtenir la pérennisation des HSA dans le droit commun. « Le ministère de la Santé n’a pas répondu à nos demandes répétées pour clarifier l’avenir du dispositif », déplore Céline Debaulieu, référente réduction des risques à Médecins du Monde. Le second recours conteste le refus implicite d’ouvrir une salle à Marseille, un projet validé par l’Agence régionale de santé mais stoppé en janvier 2024 après l’intervention de Sabrina Agresti-Roubache, alors secrétaire d’État, qui s’était félicitée de cette décision.

Des salles de shoot contestées par les riverains

Si selon certaines sources les HSA ont prouvé leur efficacité, comme avec le rapport de l’Inserm en 2021, qui estime qu’elles évitent 70 % des overdoses et réduisent les infections comme le VIH, les riverains sont très largement hostiles à l’implantation de tels centres notamment les familles avec des enfants. Des associations de riverains, notamment à Paris, s’insurgent contre l’installation de ces salles.

À Paris, 739 usagers ont bénéficié de ces structures en 2024, mais les riverains se montrent sceptiques, certains dénoncent même une gestion « carrément criminelle pour les riverains, familles et enfants et pour les toxicos ! ».

Alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a récemment jugé que ces salles « créent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent », la bataille judiciaire devrait aussi donner l’occasion d’un débat politique alors que des députés de la gauche et du centre ont proposé la légalisation du cannabis et adoptent une position très permissive en matière de consommation de stupéfiants. Dans le même temps, la question du narcotrafic se trouve au cœur des déclarations gouvernementales, notamment du garde des Sceaux Gérald Darmanin qui affirmait en début d’année faire de ce sujet sa priorité.

Le bras de fer entre les associations et l’État mais aussi les riverains devrait alimenter la polémique en France alors que les ONG espèrent une décision judiciaire dans 12 à 18 mois, qui pourrait forcer l’État à revoir sa politique et à prioriser la santé sur les considérations politiques.

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