Ian Brossat lance sa campagne pour Paris : un communiste en quête d’union à gauche

Le sénateur communiste Ian Brossat a donné ce 29 mars le coup d’envoi de sa campagne pour les municipales de 2026 à Paris. Dans le 20ème arrondissement, il appelle au rassemblement de la gauche pour faire de la capitale un «rempart face à l’extrême droite».
Le sénateur de Paris Ian Brossat, membre du Parti communiste français (PCF), a officiellement lancé sa campagne pour les élections municipales de 2026 à Paris. Devant 200 à 250 sympathisants réunis dans le 20e arrondissement, au bar associatif le Lou Pascalou, l’ancien adjoint au logement d’Anne Hidalgo (2014-2023) s’est posé en rassembleur d’une gauche parisienne fragmentée. À un an du scrutin, alors qu’aucun successeur clair à la maire sortante ne se dessine, le parlementaire ambitionne de fédérer socialistes, écologistes et communistes pour conserver la capitale.
«L’enjeu de ces municipales, ce n’est pas seulement de savoir qui siégera au Conseil de Paris, c’est de savoir si Paris pourra rester un pôle de résistance face à l’extrême droite qui progresse partout dans le monde», a-t-il déclaré, plaidant pour une ville «écologiste, sociale, solidaire et mixte». À 44 ans, fort de son expérience au Conseil de Paris depuis 2008, il revendique la continuité de la majorité sortante tout en promettant d’aller plus loin. Parmi ses propositions phares: des voies sur berge «XXL», une promenade piétonne de douze kilomètres du pont du Garigliano au parc de Bercy, contre trois aujourd’hui.
Le logement social en ligne de mire
Sur le logement, dossier qu’il a longtemps porté, Brossat cible les 3.000 logements vacants depuis plus de cinq ans. «Nous dirons aux propriétaires: soit vous les mettez en location, soit la Ville de Paris lancera une procédure d’expropriation», a-t-il annoncé sur le plateau d’Ici Paris, liant ce chiffre aux 3.507 sans-abri recensés en janvier.
3000 logements sont vides depuis plus de 5 ans à Paris.
— Ian Brossat (@IanBrossat) March 30, 2025
Alors que 3000 personnes dorment chaque nuit à la rue.
Ma proposition : les propriétaires auront 6 mois pour remettre leur bien en location.
Sinon la ville lancera une procédure d’expropriation.
Simple. Basique. pic.twitter.com/1VqZ26PXBc
Il vise aussi un objectif ambitieux de 40% de logements sociaux d’ici 2035, défiant ainsi la droite incarnée par Rachida Dati, possible candidate non encore déclarée.
Face aux divisions à gauche – entre la primaire socialiste tendue, l’écologiste David Belliard déjà investi et l’incertitude autour de La France insoumise –, Brossat se dit prêt à une primaire élargie pour une candidature unie dès le premier tour. «Ils feront eux-mêmes le choix de partir seuls», glisse-t-il à propos des Insoumis, sans fermer la porte à une alliance. Selon un sondage Ifop paru le 29 mars, une liste d’union menée par Brossat obtiendrait 19% des intentions de vote, à égalité avec une liste socialiste.
Embouteillage à gauche
Déterminé à faire de Paris une «digue» contre les «vents mauvais» de «l’extrême droite», Ian Brossat devra composer avec de la concurrence à gauche puisque les candidatures se multiplient depuis l’annonce du départ de la sortante Anne Hidalgo en 2026.
Les Ecologistes ont désigné David Belliard à l’issue d’une primaire interne et les socialistes voient s’affronter les candidatures de Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire qui seront départagés lors d’un vote prévu au printemps.
Raphaël Glucksmann, et son parti Place publique allié au PS, a indiqué qu’ils joueraient un rôle dans cette élection, sans toutefois préciser lequel.
Enfin chez les Insoumis, les noms de Sophia Chikirou (députée LFI de Paris) et Rodrigo Arenas circulent. Le parti fondé par Jean-Luc Mélenchon semble toutefois isolé, les socialistes et certains écologistes refusant une alliance avec eux.