Le sort des exilés syriens divise la classe politique française

Le sort des exilés syriens divise la classe politique française© Aurelien Morissard Source: AP
Des Syriens vivant en France rassemblés sur la place de la République après la chute du gouvernement syrien le dimanche 8 décembre 2024 à Paris.
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La chute de l’État syrien a provoqué la suspension des procédures des demandeurs d’asile de ce pays dans plusieurs États de l’Union européenne, mais pas encore en France où la classe politique est divisée sur la question.

«Il faut suspendre le traitement des demandes d'asile de Syriens et organiser le retour des Syriens réfugiés qui fuyaient le régime de Bachar el-Assad». Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a réclamé sur TF1 le 10 décembre l’alignement de la France sur plusieurs États européens ayant suspendu les procédures des demandeurs d’asile syriens.

L’eurodéputé Reconquête! Sarah Knafo a tenu la veille sur CNews des propos similaires :  «C'est nous qui décidons si nous ouvrons nos frontières ! On a accueilli des Syriens en 2015, on a eu Cologne. Maintenant, ça suffit». L’élue évoquait ici les agressions sexuelles qui eurent lieu à Cologne en Allemagne dans la nuit du 31 décembre 2016.

A gauche de l’échiquier politique, des personnalités se prononcent en faveur du statu quo. Une position que tient également l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (l’Ofpra).

La gauche et l’Ofpra ne veulent pas précipiter la suspension des demandes d'asile

Les Insoumis, par la voix de leur présidente de groupe au Palais Bourbon, Mathilde Panot, ont affirmé : «Il nous semble hypocrite et dangereux que la France annonce, par la voix du ministre de l'Intérieur démissionnaire [...], suspendre l'examen des demandes d'asile des Syriens». Elle faisait référence à un article de Libération affirmant que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau travaillait à «une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie».

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Boris Vallaud a tancé ceux qui préconisent la fin des procédures d’asile pour les Syrien, affirmant: «Si ceux qui proposent ca savent ce qu’est le régime qui se met en place, et bien je les félicite, ce n’est pas mon cas et donc je ne proposerai pas de changer de doctrine aujourd’hui». 

Parmi les partis membres du Nouveau Front Populaire (NFP), seul Fabien Roussel du parti communiste s’est montré favorable à une suspension des demandes d'asiles au micro de France Info : «C'est une mesure de précaution, effectivement, parce qu'il y a aujourd'hui en Syrie, parmi ceux qui ont renversé le dictateur Bachar el-Assad, des terroristes français».

De son côté, l’Ofpra a publié un communiqué de presse dès le 9 décembre dans lequel cet établissement public affirme suivre «attentivement la situation en Syrie», précisant qu’en cas «de situation évolutive dans un pays d'origine de demandeurs d'asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d'asile». Cette communication a été reprise par le ministre de l’Intérieur sur le réseau social X.

Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), un autre établissement public, a déclaré : «Il faut attendre» car «on est dans une situation incertaine, mouvante».

Plusieurs gouvernements européens ont déjà interrompu le traitement des demandes d’asile des ressortissants syriens à l’image de l’’Autriche, de la Belgique, de la République tchèque, du Danemark, de la Finlande, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Suède et des Pays-Bas.

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