Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron tente de calmer les esprits, mais sans «retour en arrière»

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Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron tente de calmer les esprits, mais sans «retour en arrière»© Ludovic MARIN Source: AFP
Le président Emmanuel Macron lors de sa visite de 24 heures en Nouvelle-Calédonie après les violentes émeutes qui ont frappé l'archipel.
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En visite une journée en Nouvelle-Calédonie ce 23 mai, Emmanuel Macron a appelé «à la paix, au calme, à la sécurité», tout en refusant de revenir sur le projet de loi à l’origine des émeutes. Dans la nuit, les barrages ont été «renforcés» par les indépendantistes.

«Être aux côtés de la population […] pour que le plus vite possible, ce soit le retour à la paix, au calme, à la sécurité, c’est la priorité des priorités.» Le président de la République Emmanuel Macron a tenu un discours se voulant apaisant à la sortie du vol l'ayant mené à Nouméa. Venu pour une «mission de dialogue» d’une journée ce 23 mai, le président a déjà annoncé qu’il ne reviendrait pas sur le projet de loi qui a mis le feu aux poudres.

Le président de la République accompagné des ministres de l'Intérieur, des Armées et des Outre-mer, a échangé pendant plus de trois heures et demie avec des élus et acteurs économiques de l'archipel, mais aussi avec toutes les composantes des partis indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie. Il n'a toutefois pas réussi à les réunir autour d'une même table.

Lors de ces échanges, l’AFP rapporte qu’Emmanuel Macron a exclu que «l’apaisement» passe par un «retour en arrière institutionnel». Le président a par ailleurs estimé qu’il convenait de «remettre toutes les parties prenantes autour de la table». Il semble donc que le président refuse de revenir sur le texte de loi présenté le 13 mai à l’Assemblée nationale, et voté le lendemain, annonçant le dégel du corps électoral.

Ces rencontres devraient être suivies d’annonces en fin de journée, comme l’a indiqué le président à sa descente d’avion.

Des préoccupations alimentaires, médicales et sécuritaires

Dès son arrivée sur place, le président de la République a appelé de ses vœux le retour à la normale des soins, de l’approvisionnement et de l’alimentation, alors que la situation humanitaire de l’archipel est compliquée après l’incendie de commerces et le blocage de routes. «Beaucoup de populations souffrent aujourd’hui d’une situation de grande crise», a-t-il reconnu, évoquant des personnes «malades» ou d’autres ayant «beaucoup de mal […] à s’alimenter».

«Le retour de l'ordre républicain est la priorité», a encore déclaré Emmanuel Macron sur X (ex-Twitter). «Les forces de sécurité déployées dans les prochaines heures en Nouvelle-Calédonie resteront aussi longtemps que nécessaire», a-t-il ajouté.

Des barrages «renforcés» par les indépendantistes

Le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie n’a pas publié de «point de situation» ou de communiqué de presse pour évoquer les incidents qui ont pu avoir cours dans la nuit du 22 au 23 mai. Le Haut-commissaire de la République Louis Le Franc a néanmoins affirmé à l’AFP que la nuit avait été calme et qu’il n’y avait pas eu de dégâts supplémentaires.

Cependant, les barrages se sont renforcés dans la nuit dans le Grand Nouméa et les indépendantistes y ont dressé des banderoles où pouvaient être lues les inscriptions «Non au dégel» ou encore «Darmanin assassin».

Depuis dix jours, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des émeutes alors que le 13 mai, l’Assemblée nationale a annoncé le vote d’une loi visant à élargir le droit de vote à de nouveaux électeurs aux élections provinciales, le scrutin local le plus important de ce territoire. Jusque-là, seules les personnes inscrites sur les listes électorales lors des accords de Nouméa de 1998 et leurs descendants pouvaient voter.

Les personnes arrivées de métropole après et une partie des natifs étaient donc exclus du corps électoral. Les indépendantistes estiment que les Kanaks (population native) risquent d’être désavantagés par cette réforme. Cette arrivée de nouveaux électeurs est appelée le «dégel du corps électoral».

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