France : face à la «gestion calamiteuse des finances publiques», Ciotti menace de déposer une motion de censure
Le président des Républicains Éric Ciotti a menacé le 26 mars de déposer une motion de censure contre le gouvernement après l’annonce des chiffres du déficit de l’État. Une défiance à l’endroit de l’exécutif qui pourrait se propager aux autres oppositions. Le député LFI Adrien Quatennens s’y est déjà montré favorable.
«Nous sommes prêts à la déposer et pourquoi pas voter la motion de censure que d'autres déposeraient. Il est temps de censurer ce gouvernement, il est temps de changer de politique.»
Ce 27 mars, le député de La France insoumise Adrien Quatennens a répondu favorablement à l’hypothèse avancée par Éric Ciotti de déposer une motion de censure contre le gouvernement.
La veille, sur le plateau de BFMTV, le président des Républicains avait en effet été interrogé sur la possibilité pour son groupe de déposer une motion de censure. Le député avait alors déclaré : «C'est une hypothèse qui est sur la table, très clairement.»
Censure du gouvernement : “Oui, nous sommes prêts à la déposer et pourquoi pas voter la motion de censure que d'autres déposeraient. Il est temps de censurer ce gouvernement, il est temps de changer de politique”, martèle @AQuatennens#BonjourChezVouspic.twitter.com/qoUs38pPhX
— Public Sénat (@publicsenat) March 27, 2024
En cause, les chiffres publiés par l’Insee avec le déficit public réévalué de 4,9% à 5,5% du PIB. Le chef de file de la droite parlementaire avait fustigé : «Cette gestion calamiteuse des finances publiques devait être censurée.» Et d’ajouter : «Ce n'est plus aux Français de payer le train de vie excessif du gouvernement.»
Plus tôt, dans les rangs des Républicains au Palais Bourbon, le président du groupe Olivier Marleix s’en était pris à la présidence Macron en déclarant : «La situation est grave […] parce qu'en 40 ans, la France avait constitué une dette de 2 000 milliards d'euros, et qu'à lui tout seul, Monsieur Macron y aura ajouté 1 000 milliards». Et de conclure que l’exécutif a «menti aux Français».
"La situation est grave", amorce @oliviermarleix. "Elle est grave parce qu'en 40 ans, la France avait constitué une dette de 2000 milliards €, et qu'à lui tout seul, Monsieur Macron y aura ajouté 1000 milliards". "Elle est grave parce que vous avez menti aux Français". #QAGpic.twitter.com/Udf0sRV5KD
— LCP (@LCP) March 26, 2024
Un gouvernement en danger ?
L’hypothèse du dépôt d’une motion de censure pourrait donner des sueurs froides à la majorité. En effet, depuis le début de la XVIe législature, aucune motion de censure n’a abouti, mais une d’entre elles a compté 239 voix et se trouvait donc à 50 suffrages d’aboutir en juin 2023. Les Républicains étaient alors la seule opposition à ne pas avoir voté pour. Fort de leurs 60 élus au Palais Bourbon, ils peuvent servir de parti pivot pour faire chuter le gouvernement.
La menace d’une motion de censure avait déjà été avancée par le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau le 20 mars sur la chaîne Public Sénat.
Ce dernier avait ainsi estimé que tout était «ouvert». «C’est une arme que nous donne la Constitution et c’est une arme que nous devrions utiliser», avait-il ajouté.
Menace d'une motion de censure pour le gouvernement : "Tout est ouvert, je pense que c'est une arme que nous donne la Constitution, et c'est une arme que nous devrions utiliser", lâche @BrunoRetailleau#BonjourChezVouspic.twitter.com/gqZjxtPNQY
— Public Sénat (@publicsenat) March 20, 2024
Gabriel Attal a déjà fait face à une motion de censure en février 2024. Son prédécesseur à Matignon, Élisabeth Borne, en a connu 30 sans que son gouvernement ne soit renversé.