Auditionnée à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen répète que la Crimée est bien russe

Auditionnée à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen répète que la Crimée est bien russe© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP Source: AFP
Marine Le Pen lors de son audition le 24 mai devant la commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères.
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L’ancienne présidente du Rassemblement national a été entendue par une commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences. Interrogée sur ses relations avec Moscou, elle a rappelé son soutien au rattachement de la Crimée à la Russie.

«Je le dis, je n’ai aucune difficulté à le dire» : Marine Le Pen a toujours soutenu le rattachement de la Crimée à la Russie. En 2014, ce territoire alors intégré à l’Ukraine avait rejoint le giron russe à la faveur d’un référendum, un rattachement qualifié d'«annexion» par les puissances occidentales. Au cours d’une audition qui s’est tenue le 24 mai, celle qui était présidente du Front national (renommé Rassemblement national en 2018) et qui est aujourd’hui à la tête d’un groupe de 88 députés à l'Assemblée s’en est tenue à la position qu’elle défend depuis maintenant une décennie.

Une déclaration qui pourrait étonner, alors que Marine Le Pen avait infléchi sa position à l'égard de la Russie depuis février 2022. «Aucune raison ne peut justifier le lancement d’une opération militaire contre l’Ukraine par la Russie qui rompt l’équilibre de la paix en Europe», avait-elle alors déclaré. Le nouveau président du RN, Jordan Bardella, avait quant à lui dénoncé, en février dernier dans les colonnes de L'Opinion, une «naïveté collective à l’égard des intentions et des ambitions de Vladimir Poutine» au sein de son parti, avant que le conflit n'éclate. 

Plus de 3h30 sur le grill

Souvent accusée d’accointance avec Moscou, reçue au Kremlin par Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle française de 2017, Marine Le Pen a régulièrement été critiquée par ses détracteurs pour des prêts contractés en 2014 auprès d’une banque tchéco-russe.

La commission d’enquête relative aux ingérences (politiques, économiques et financières de puissances étrangères) a ainsi interrogé plusieurs membres du parti de Marine Le Pen. Cette dernière s’est d’ailleurs portée volontaire pour répondre aux questions dès la création de la commission par la voix du président de celle-ci, le député RN Jean-Philippe Tanguy.

Dans un souci «d’impartialité», c’est le vice-président de la commission qui a mené l’audition, l’élu centriste (MoDem) Laurent Esquenet-Goxes. L’entretien, qui a duré plus de trois heures et demie, revêtait un enjeu politique tant pour le Rassemblement national que pour ses adversaires.

Le prêt de la discorde

Marine Le Pen a rappelé dans son intervention devant la commission le contexte de 2014 pour son parti alors appelé le Front national. Une période déficitaire du fait de défaites électorales pendant plusieurs années, amplifiée par le refus des banques françaises et européennes de lui prêter de l’argent. Rappelant la promesse du président de la République (à la demande du MoDem François Bayrou) de créer une «banque de la démocratie» pour éviter les problèmes de financements des candidats, Marine Le Pen a soulevé le problème du financement des partis politiques et des campagnes en France. Par ailleurs, elle a tenu à dénoncer une «campagne de diffamation inadmissible […] qui visait à laisser penser que les idées que nous puissions défendre auraient pu être influencées par l’émergence de ce prêt». Une critique aussi formulée par Emmanuel Macron lors de leur débat en avril 2022.

Marine Le Pen a en outre rappelé que «l’origine des fonds comme la régularité de ce prêt, la régularité des remboursements que nous avons effectué […] ont été vérifiés d’abord par notre banque, c’est une obligation […] les deux commissaires aux comptes de notre mouvement, mais également TRACFIN […] la CCNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques)». Enfin, sur la suspicion de connivence entre l’Etat russe et la banque visée, l’élue du Nord a rappelé que la banque avait fait faillite, ce qui arrive rarement pour une banque d’une grande puissance mondiale selon elle.

La Crimée est russe

La question du prêt évacuée, le vice-président de la commission a interrogé Marine Le Pen sur sa position quant au rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie. Celle-ci a alors affirmé avoir toujours dit la même chose, à savoir que «la Crimée a été russe pendant deux siècles […] ukrainienne 60 ans, donnée par un dictateur […] sur un coup de tête, un caprice». «Défenseur absolu du référendum, j’ai considéré que librement les habitants de Crimée s’étaient exprimés par le vote pour être rattachés à la Russie», a-t-elle ensuite déclaré. Cette position sur la Crimée fait de Marine Le Pen une originale dans le paysage politique français où, parmi les personnalités de premier plan, peu ont adopté une telle ligne.

L’ancienne élue au Parlement européen a également fait valoir son expérience, s'étant rendue sur place et affirmant avoir rencontré beaucoup de gens et «constaté qu’effectivement ils se sentaient beaucoup plus profondément rattachés à la Russie qu’à l’Ukraine». Et de rappeler «que les gens n’ont pas quitté la Crimée après le référendum». 

Le passage de la triple candidate à la présidentielle évacué, son parti pourrait se servir de cette commission pour évoquer des affaires d’ingérences supposées touchant d’autres formations politiques, notamment celle du «Qatargate».

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