Grève du 7 mars : les opposants à la réforme des retraites mobilisés dans toute la France
Ce 7 mars, une nouvelle journée de mobilisation a lieu contre le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement, qui prévoit notamment un report de l'âge de départ. Manifestations, grève et actions ont lieu au quatre coins du pays.
L'intersyndicale demande «à être reçue en urgence» par Emmanuel Macron et annonce deux nouvelles journées de mobilisation les 11 et 15 mars.
3,5 millions de manifestants ont battu le pavé à travers la France, selon la CGT.
Selon la préfecture de police, 81 000 manifestants ont défilé dans les rues de Paris.
La sixième journée de manifestation contre la réforme des retraites a été marquée par une nette reprise de la mobilisation en province, avec des chiffres proches voire supérieurs aux niveaux du 31 janvier dans de nombreuses villes, selon les syndicats mais aussi les autorités.
Record battu à Brest : avec 22 000 participants recensés par la police - et 30 000 par les syndicats - la cité portuaire a dépassé le score établi lors de la deuxième journée de mobilisation fin janvier, devenu le mètre-étalon de mouvement social.
Jauge également dépassée à Pau, où la préfecture a dénombré 15 500 manifestants et les organisateurs 22.000, et même pulvérisée à Rodez avec 14 500 à 25 000 personnes sous une pluie battante.
Comme le montre une vidéo du journaliste Clément Lanot, des heurts ont éclaté entre membres des forces de l'ordre et des individus dont certains étaient masqués.
🔴 Un groupe de policiers isolés est en difficulté, un policier est extrait du groupe par ses collègues.
— Clément Lanot (@ClementLanot) March 7, 2023
Manifestation contre la #ReformedesRetraite sous tensions. #greve7marspic.twitter.com/aMffGdseeWQuelque 700 000 personnes manifestent à Paris pour la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé la CGT.
C'est davantage que lors des précédentes journées d'action, où les estimations du syndicat n'avaient jamais dépassé 500 000.
La mobilisation des fonctionnaires contre la réforme des retraites connaît ce 7 mars un net regain, avec 24,4% des 2,5 millions d'agents de la fonction publique d'Etat en grève à la mi-journée, selon le gouvernement, contre moins de 5% lors de la grève du 16 février.
A Marseille, des militants de La France insoumise ont bloqué le centre commercial Les Terrasses du Port, annonce Jean-Luc Mélenchon.
À #Marseille les jeunes insoumis ont organisé le blocage du centre commercial du Port. Bravo !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 7, 2023
On continue les actions jusqu’au retrait ! #grèvedu7marspic.twitter.com/9HFE1Dg95zLe cortège parisien s'est élancé. Parmi les manifestants, figure une centaine d'étudiants en architecture.
À Paris, les étudiants en architecture sont plus d’une centaine dans le cortège. « Nous sommes contre la réforme, mais nous cherchons avant tout de la visibilité », indique Nathanaël, 20 ans. #grevedu7mars@Figaro_Etudiantpic.twitter.com/f1TJApz1W7
— Paul-Henri Wallet (@phwallet) March 7, 2023Pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, la mobilisation du 7 mars est une «grosse réussite» et estime que les grèves vont «se généraliser dans beaucoup d'endroits».
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT : «C'est la plus grosse journée de mobilisation depuis le début du conflit [...] avec plus de 300 lieux de manifestation» #MidiNewspic.twitter.com/imnpasrkmk
— CNEWS (@CNEWS) March 7, 2023
Manifestations, grèves reconductibles, ou encore ronds-points occupés : à l'appel des syndicats, les opposants au projet du gouvernement de réformer le système des retraites, se mobilisent ce 7 mars dans toute la France. Dans leur viseur figurent divers aspects de la réforme, dont le report de l'âge de départ à 64 ans. Comme l'ont montré les sondages semaines après semaines, une majorité de Français est opposée au projet gouvernemental.
Cette nouvelle journée de mobilisation a lieu à quelques jours d'une possible adoption de la réforme au Sénat.
Cette sixième journée depuis le lancement de la contestation marquera le lancement ou la poursuite de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l'énergie, le commerce ou les déchets.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a affirmé qu’il s’agissait là «de la première journée d’une nouvelle phase», précisant que le mot d'ordre de l'intersyndicale était de «mettre le pays à l'arrêt». «Personne ne pourra dire qu'on n'avait pas prévenu qu'on allait passer un cran au dessus», a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a prédit une «journée de mobilisation extrêmement puissante» et appelé le président de la République à ne pas «rester sourd». «On peut faire plus fort que le 31 janvier qui était déjà la plus grosse journée de mobilisation depuis le début des années 1990», a-t-il affirmé. Les syndicats avaient alors rassemblé 1,27 million de manifestants, selon les autorités, plus de 2,5 millions selon les syndicats.
Solidaires espère de son côté un «tsunami social» qui amène le gouvernement à reculer sur la mesure emblématique de la réforme, le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
La CGT prévoit au total 265 rassemblements. A Paris, la manifestation parisienne débutera à 14h de Sèvres-Babylone, en direction de la place d'Italie.
«C'est évidemment mauvais pour nos concitoyens», a dénoncé le 6 mars le Premier ministre Elisabeth Borne, défendant sur France 5 une réforme qui assurera selon elle la pérennité d'«un des piliers de notre modèle social». Elisabeth Borne a en outre fait valoir un argument plutôt inattendu : «Les premiers pénalisés, quand on a des grèves, ce sont les Français les plus modestes.»
Selon un sondage diffusé par BFMTV le 6 mars, une majorité de Français soutient le mouvement syndical dans sa lutte contre la réforme.