Salle de shoot : émoi au sein de la gauche parisienne, après l’action d’un groupe identitaire

Salle de shoot : émoi au sein de la gauche parisienne, après l’action d’un groupe identitaire© PATRICK KOVARIK Source: AFP
Kit d’injection à la SCMR de Paris, le jour de son inauguration, le 11 octobre 2016. (Photo d’illustration)
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La salle de shoot de Paris a été la cible d’une action coup de poing d’un groupe identitaire, protestant contre la pérennisation de ces lieux de consommation de drogue en France. Sur les réseaux sociaux, des élus ont fait part de leur émoi.

Aux cris de «jeunesse anti-drogue» et «dealers assassins, gouvernement complice», plusieurs dizaines d’activistes du groupe identitaire Argos ont manifesté ce 10 décembre au matin devant la salle de consommation à moindre risque (SCMR) parisienne.

Devant cette salle de shoot, située dans le Xe arrondissement de la capitale, des membres du «collectif communautaire» ont déployé une banderole portant l’inscription «gouvernants complices des trafiquants» et déversé des seringues et du faux sang devant l’entrée. L’association Gaïa, qui gère l’établissement, a annoncé au HuffPost porter plainte.

«Face à l’explosion de la consommation de crack dans la capitale, les pouvoirs publics préfèrent capituler et créer de véritables enclaves pour l’autodestruction que de mener la lutte contre ce fléau» fustige le groupe identitaire, qui porte le même nom que la SCMR de Strasbourg, sur les réseaux sociaux. Le groupe entend ainsi par son action montrer son «opposition totale à la forfaiture de l’Etat», et lutter contre les «délires nihilistes» et «la transformation de la France en narco-Etat».

«La gauche parisienne ne cédera jamais au fascisme»

Toujours sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités politiques de la gauche parisienne ont fait part de leur émoi, fustigeant l’action d’Argos. «Je condamne fermement ces violences. Nous ne céderons rien face à ces tentatives d’intimidation et ces menaces fascistes » a condamné Alexandra Cordebard, la maire socialiste du Xe arrondissement, qui évoque une «attaque» contre la SCMR. «La gauche parisienne ne cédera jamais au fascisme !» a lancé son prédécesseur, le sénateur socialiste Rémi Feraud.

«Ce qui s’est passé est inacceptable» a surenchéri Anne Hidalgo. «Nous poursuivrons cette politique de santé publique qui fait ses preuves. Nous continuerons de soutenir le travail indispensable des associations. Nous ne lâcherons rien face à ces intimidations» a poursuivi la maire socialiste de Paris. «L’extrême-droite violente (GUD, Zouaves, Action française…) se réarme. On laisse faire ?» interpelle le député socialiste (PS-NUPES) de l’Essonne Jérôme Guedj.

«Toute cette mouvance proche de Génération identitaire est un danger pour la République» estime pour sa part David Belliard, adjoint à la Mairie de Paris et ex-tête de liste EELV aux municipales. Ce dernier appelle à la dissolution d'Argos, comme l'avait été Génération identitaire en mars 2021. «Vous ne nous faites pas peur ! La solidarité parisienne sera toujours plus forte que vous» entend répondre à «l’extrême droite» Anne Souyris, une autre des 34 adjoints de l’hôtel de ville de Paris.

Vers un développement des salles de shoot en France

Ouvertes à l’automne 2016, les deux SCMR de Paris et Strasbourg font partie d’une expérimentation. Loin de faire l’unanimité parmi les riverains à cause des nuisances, le bilan du dispositif a en mai et juin 2021 été jugé «positif» respectivement par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le cabinet du ministre de la Santé Olivier Véran, ouvrant la voie à sa pérennisation.

De nouvelles salles pourront ouvrir partout en France après 2022 et la fin de l’expérimentation. Les équipes municipales de Bordeaux et de Marseille ont affiché un certain volontarisme afin d’accueillir ces établissements. La marie de Paris espère notamment ouvrir quatre centres supplémentaires dans le nord-est de la capitale, voyant dans ces salles une réponse aux problématiques causées par l’explosion de la consommation de crack dans ses rues.

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